Une Américaine de 35 ans seulement aurait été victime d’un malaise avant de décéder, après avoir bu une trop grande quantité d’eau en seulement 20 minutes.
Par Marwa Mourad
Oui, il est possible de mourir en buvant trop d’eau, trop vite, même si celle-ci est essentielle à notre vie. Si plusieurs cas ont déjà été rapportés dans la littérature scientifique, c’est un récent drame qui nous le rappelle dans le quotidien le Daily Mail.
Un œdème au cerveau
Le 4 août dernier, Ashley Summers, une mère de famille, décède après un week end de détente passé près d’un lac dans l’Indiana. Coup de chaud ou autre, la victime disait être étourdie, et ressentir une extrême soif. Pour étancher celle-ci, la femme boit alors 1,9 litre d’eau, environ 4 bouteilles de 50 cl, en seulement 20 minutes.
De retour à la maison, elle s’effondre dans son garage pour ne jamais reprendre connaissance, après avoir subi un grave gonflement du cerveau. L’hôpital diagnostique alors ce qu’on appelle une hyponatrémie, et un œdème cérébral causé par un trop gros apport en eau.
Un excès d’hydratation qui dérègle le corps
Comment peut-on mourir de trop boire d’eau ? Alors que notre organisme a besoin d’environ 2 litres par jour pour rester en bonne santé. Le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste, nous l’explique :
“On pense bien plus souvent au coma éthylique ou à la déshydratation, au coup de chaleur, mais le coma hydrique existe, et peut tuer par “hyperhydratation”; C’est ce qu’on appelle une hyponatrémie de dilution. C’est à dire que l’eau va diluer le sodium sanguin (le sel, essentiel pour réguler la tension artérielle, les nerfs et les muscles) parce que le patient boit trop vite et trop. L’organisme n’a plus le temps de décompenser entre les entrées et sortie hydriques. C’est une intoxication à l’eau !”
Si l’organisme ne parvient pas à compenser, des œdèmes peuvent alors se former : l’eau sort alors des vaisseaux sanguins pour créer des œdèmes. Un phénomène très dangereux s’il se produit dans le cerveau, l’organe étant incapable de gonfler coincé au niveau de la boîte crânienne. Cela peut entraîner des convulsions, un coma, voire un décès. D’autres facteurs peuvent provoquer une hyponatrémie : “Les personnes âgées, en insuffisance cardiaque, sous diurétiques ou psychotropes, possèdent plus de risques de ne pas réguler les entrées et sorties d’eau et sont à surveiller”.
Quelle prise en charge ?
Face à une hyponatrémie, les symptômes sont divers : “Cette intoxication peut induire une asthénie, des nausées et vomissement, voire des troubles psy, comme de la confusion, jusqu’au coma” évoque le Dr Kierzek. La faiblesse musculaire et les crampes font également partie des symptômes.
En cas de suspicion d’une hyponatrémie, la prise en charge est liée à la gravité de l’état de santé : “Sur une personne fragile, sous diurétique, en insuffisance cardiaque ou chez la personne qui a bu trop d’eau, la première chose à faire est une prise de sang avec ionogramme sanguin pour vérifier que la natrémie (la concentration en sodium contenu dans le sang) diluée ne soit pas trop basse. Après, le traitement peut varier d’une restriction hydrique jusqu’à la réanimation, dans les cas les plus graves”.