Dans le dialecte égyptien, il y a souvent des personnages fictifs ou d’autres issus de l’histoire qui jouent un rôle important et symbolisent ce qu’on veut dire. Certains sont des saints, d’autres des ogres à craindre ou à éviter. Nous vous proposons cette semaine de faire la connaissance du dialecte égyptien à travers ces personnages !
Ya Kharachi
Quand quelqu’un se trouve dans une situation désagréable ou difficile, les Egyptiens ont tendance à dire : « Ya Kharachi ». Nul ne se pose la question sur l’origine, ni la signification de cette expression qui a pourtant été réemployée en parlant aux mômes ou plutôt nourrissons à qui on dit : « Ya Khalassi ». Une façon de les dorloter. Mais, que veut dire à l’origine : «Ya Kharachi!» est tantôt utilisé pour dorloter tantôt pour appeler au secours.
Ya Kharachi est en effet une formule d’appel «Ya» pour appeler un homme du nom de Kharachi. Qui est alors cet homme ? On dit que Kharachi était le premier imam d’Al-Azhar. Il s’agit de Mohamed Al-Kharachi, premier imam d’Al-Azhar et l’un des grands oulémas des musulmans. Il a été baptisé « Al-Kharachi » vu qu’il était originaire du village « Abou Kharach » dans le gouvernorat de Béheira. Cet homme était de bonne renommée. Il était aimée pour son alignement sur la justice. Beaucoup de gens prononçaient son nom pour jouir de sa justice. C’était une façon pour les petites gens de chercher justice et refuge auprès de lui, même après son décès l’expression a continué à exister.
Oum Terter
Quand quelqu’un perd un objet introuvable, on lui dit qu’il est chez « Oum Terter ». Il y a une anecdote : Oum Terter s’appelle à l’origine Nafoussa et elle est originaire du quartier de Karmouz à Alexandrie. Cela ne signifie pas que les objets dits « Chez Oum Terter » vont revenir. Elle a été surnommée « Oum Terter » parce qu’elle portait des habits pleins de paillettes. En effet, dans le dialecte égyptien, « terter » signifie « paillette ». Oum Terter veut dire la femme en paillettes. C’était une femme puissante et insolente. Elle avait sur le toit de sa maison un poulailler avec uniquement des poules. Les coqs des voisins allaient dans son poulailler. Alors, elle les attrapait et les mangeait. Mais, quand les voisins l’ont su, ils n’ont pas pu la confronter vu son insolence. Oum Terter les avait déjà mangés et n’allait en aucun cas payer leurs prix. Avec le temps, elle est devenue le symbole des objets perdus, ou l’ogresse des objets perdus.
Elli fate hamada we eli gayi hamada tani
“Hamada” est le nom donné aux hommes qui portent le nom d’Ahmed ou Mohamed, comme une sorte de surnom pour les dorloter. Si dans une rue en Egypte, on appelle « Hamada », probablement, la moitié des personnes vont répondre. Ils portent tous le même surnom, mais ils ne sont pas la même personne, ni n’ont le même caractère. C’est pourquoi, il y a quelques années, presque une décennie, ce proverbe est devenu en vogue : ce qui s’est passé ne ressemble pas à ce qui surviendra, même si la situation paraît identique. Tous les «hamadas» ne sont pas les mêmes.
Goha awla belahm touroh
Goha est un personnage fictif de la littérature classique arabe. Le proverbe signifie que Goha a le droit de bénéficier entièrement de la viande de son taureau. Cela signifie que chaque personne devrait bénéficier de ce qu’elle possède ou de ses proches sans partage avec autrui.