Pardonner, c’est considérer une offense comme non avenue et renoncer à tirer vengeance. Quand on nous a fait du mal ce n’est pas si facile de pardonner. C’est une démarche qui exige plusieurs étapes. Il faut d’abord reconnaître qu’on a été blessé. Lorsqu’on souffre, on a parfois tendance à vouloir très vite oublier la souffrance en enfouissant la blessure. Pourtant, celle-ci sera comme un abcès non traité : elle continuera en réalité à nous faire mal de l’intérieur.
Pour guérir, il faut, comme en chirurgie, entrer en contact avec sa blessure intérieure. Ce n’est pas facile. On a des mécanismes de défense qui nous empêchent de vouloir trop souffrir. On fait toutes sortes de manœuvres pour ne pas entrer en contact avec nos émotions.
Certains, voulant «bien faire», ont aussi tendance à vouloir pardonner à l’autre rapidement, beaucoup trop rapidement, selon atoi2voir.com . Beaucoup de gens pardonnent intellectuellement trop vite, en trouvant des excuses à l’autre, sans respecter ce qui se passe à l’intérieur d’eux-mêmes au niveau émotionnel. Mais s’il n’y a pas une écoute et une reconnaissance des différentes émotions (douleur, tristesse, colère, frustration), on ne guérira pas.
Ensuite il faut prendre la bonne décision. Le pardon ne vient pas seul. Il faut décider de ne pas prendre le chemin de la violence ou du ressentiment. Il faut choisir le chemin du pardon. Il est aussi très important d’essayer de faire cesser l’offense. Le pardon est difficile et ne tient pas longtemps tant qu’une personne perpétue son offense sur nous. Il faut décider de demander à la personne de cesser de nous blesser ou trouver un moyen de ne plus y être exposé. Attention, faire savoir qu’on est blessé ne veut pas dire se mettre en colère contre l’autre.
L’étape suivante est de dire sa souffrance. Il faut extérioriser sa douleur pour pouvoir la gérer, la guérir. Il ne s’agit pas de parler à plein de personnes autour de soi pour dire du mal de l’autre, ou d’éclater à la figure de celui qui nous a fait mal.
On a décidé de ne pas se venger. Deux voies s’offrent à nous : on peut écrire dans un cahier et/ou parler à quelqu’un de confiance. Ecrire permet de décharger sur le papier toute la violence qu’une blessure peut avoir causé en nous, sans que cette violence ait de conséquence néfaste. Seul le cahier saura ce qui est sorti de nous.
Pour se confier à quelqu’un, il s’agit de trouver une personne assez mûre pour écouter nos doléances sans que cette personne en vienne à mépriser celui qui nous a fait du mal, ni qu’elle aille répandre partout la nouvelle. Parler à quelqu’un permet d’y voir clair en nous et d’identifier ce qui a été touché.
Vient ensuite le moment de recevoir la guérison. Le pardon total n’est pas possible si notre être intérieur n’a pas été guéri. Il faut vouloir cesser de jouer à la victime et de se lamenter sur soi-même d’une façon générale.
Citations sur le pardon
- Pardonner une injure reçue, c’est guérir nous-mêmes la plaie de notre cœur. (Saint Vincent de Paul )
- Les gens qui ne pardonnent jamais rien aux autres prétendent qu’on leur pardonne tout. (Jean-Jacques Rousseau)
- On est plus heureux en pardonnant qu’en exigeant la réparation des torts qu’on a reçus. (Thomas Wilson )
- Heureux qui sait pardonner, plus heureux encore qui peut oublier ! (Eugène Marbeau )
- Jamais au criminel son crime ne pardonne. ( Victor Hugo )
- Dieu pardonne toujours, et il nous ordonne de pardonner. (Marcel Pagnol )
- Un homme qui pardonne est plus touchant que celui qui se venge. ( Voltaire )
- S’il fallait condamner tous les ingrats qui sont au monde à qui pourrait-on pardonner ? ( Jean de La Fontaine )
- On ne peut aller loin dans l’amitié si l’on n’est pas disposé à se pardonner nos
petits défauts. ( Jean de La Bruyère )
- La vie nous apprend à pratiquer souvent deux sagesses : l’une de pardonner,
l’autre de ne jamais oublier. (Alphonse Karr )