En Egypte, comme dans tous les pays du monde, chaque région a ses propres mots et termes. En effet, chaque ville a son histoire, son passé, et son vécu qui enrichissent le dialecte de ses habitants. Si vous êtes cairotes, tout le monde connaît votre façon de parler et de vous exprimer, tout le monde aime aussi votre emploi de certains mots. C’est parti pour une balade dans la rue du Caire.
Outta ou tamatem
Si vous êtes Cairotes, vous avez un vocabulaire qui marque votre quotidien comme par exemple pour les tomates appelées au Caire « outta » alors que les Alexandrins et les autres pays arabes les appellent « tamatem » qui provient de tomates. Certaines personnes ont dit que le terme « outta » provient de la langue égyptienne antique, mais cela n’est pas réelle probablement.
Car les tomates et les pommes de terre sont relativement nouveaux dans l’histoire et n’existaient pas à l’époque de l’Egypte antique. Une recherche dans le dictionnaire de la langue arabe montre que ce terme existe bel et bien dans la langue arabe et qu’il est utilisé pour deux raisons: un panier de fruits ou de légumes ou tomates.
Il est probable que la première utilisation était les paniers de tomates, puis, elle est devenue uniquement pour les tomates. Et comme les tomates sont très importantes pour faire une salade ou la sauce de tous les légumes, elle est monnaie courante dans les foyers. Malheureusement, son prix est volatile et parfois, elle se vend à bon marché et parfois énormément cher. C’est pourquoi, les vendeurs disent souvent : « Magnouna ya outta » qui se traduit : « Folle est la tomate ». La folie ici est au sens de l’instabilité du prix. Il ne faut pas oublier que les Cairotes classifient les tomates : il y a les croquantes pour la salade et celles qui sont rouges et mûres pour la sauce tomate.
Au Caire, on fait plus de sauce tomate que de salade, alors, les vendeurs ambulants hèlent souvent ainsi : « Hamra ya outta », ce qui signifie « nos tomates sont rouges ». Bref, une sorte de publicité à la cairote !
Ta’mia ou falafel
Au Caire, les ciboulettes de fèves faites en fritures s’appellent « Ta’mia ». A Alexandrie et dans le reste du monde arabe, on utilise le terme « falafel ». Il s’agit de fèves mélangées à la coriandre verte et quelques autres herbes ainsi que des épices. D’où, la couleur verte. D’après l’anecdote, falafel provient du terme en égyptien antique fe la fel qui signifierait « grande quantité de fèves ».