Le mariage et l’amour dans l’Egypte antique ont choqué les visiteurs comme Hérodote, en étant radicalement différents des autres cultures. Les mariages étaient de simples échanges de biens, pas des cérémonies religieuses. Mais l’affection et la camaraderie dans le mariage étaient encore appréciées. L’art et la poésie faisaient l’éloge de l’amour romantique, avec des images de couples royaux comme Toutânkhamon et Ânkhésenamon dépeignant l’intimité.
Par Marwa Mourad

Idéalement, on se mariait âgés de 16 à 20 ans avec des contrats prénuptiaux dictant les finances, affirme le site slate.fr. Même si les unions aient été arrangées, le dévouement mutuel était encouragé. Légalement, les épouses conservaient des droits de propriété et le divorce signifiait un partage équitable. La garde était accordée aux mères. La fidélité dans le mariage était valorisée.
Les anciens Égyptiens considéraient la procréation comme un devoir religieux important. Les discussions franches sur le sexe contrastaient avec les autres cultures. Les contraceptifs limitaient la grossesse après les années fertiles d’une femme, souvent tôt dans le mariage. La procréation apportait joie et anxiété face aux dangers de l’accouchement. Les femmes enceintes utilisaient des méthodes discutables pour prédire le sexe des bébés.
Les enfants étaient chéris par toutes les classes et l’infanticide réprouvé. Les fils s’occupaient des parents âgés et héritaient des métiers, les filles apprenaient les compétences ménagères. Les jeux développaient des compétences pour l’âge adulte. L’espérance de vie égalait les durées modernes pour les élites, mais était bien plus courte pour les paysans.
Une conception moderne

La sensualité et la fertilité imprégnaient la religion égyptienne. La poésie d’amour se concentrait sur la félicité conjugale et l’intimité. La sollicitation sexuelle semblait rare, valorisant l’harmonie sociale. Les mariages visaient à durer éternellement, réunissant les conjoints dans la mort. Mais le divorce était simple si l’affection prenait fin, avec des règlements protégeant financièrement les épouses.
Ainsi, les anciens Égyptiens adoptaient le mariage tout en mettant l’accent sur la fidélité. Le mariage fusionnait les liens de propriété avec une affection idéalisée. La loi et la coutume favorisaient l’autonomie et l’égalité. De nombreuses pratiques divergeaient nettement des autres cultures anciennes, déconcertant les observateurs étrangers avec des attitudes étonnamment libérales.
Les anciens Égyptiens aimaient leur progéniture et chérissaient les liens de parenté. Fils et filles étaient également valorisés : il n’existe pas de preuve d’infanticide sexiste. Les aînés étaient respectés. La lignée importait énormément, retracée à la fois par les lignes maternelles et paternelles.
En fin de compte, la passion que les anciens Égyptiens éprouvaient pour le romantisme et la vie familiale semble étonnamment moderne. Leur ouverture sur la sexualité et l’accent mis sur le dévouement conjugal semblent en contradiction avec les autres cultures antiques. Mais le désir humain fondamental d’amour dans le mariage a perduré à travers les millénaires.
Alors que des pratiques comme l’égalité des sexes, la contraception et le divorce font paraître l’Égypte antique remarquablement progressiste, les désirs d’amour, d’enfants et de compagnonnage dans le mariage restent universels. Leur libéralisme a choqué les étrangers, mais en vérité, les anciens Égyptiens partageaient les mêmes espoirs fondamentaux d’intimité que les couples d’aujourd’hui.
