La langue française se nourrit d’expressions multiples et riches. Quel plaisir de parler ou de raconter une histoire de manière détournée.
Les expressions sont un extrait de la culture d’un pays ou parfois d’une simple région. Lorsque l’on souhaite parler couramment une langue, l’apprentissage des expressions devient alors vite un besoin pour enrichir son discours, mais aussi pour comprendre un natif lorsqu’il parle.
En France, on emploie beaucoup d’expressions françaises liées à une Histoire collective, des spécificités régionales ou encore des légendes traditionnelles.
Le Progrès Egyptien vous propose sous cette rubrique des expressions françaises qui font partie intégrante de la langue de Molière.
- Avaler des couleuvres

Au sens littéral de la phrase, avaler des couleuvres signifierait que l’on s’alimenterait de serpents, inoffensifs certes, mais il vaut mieux avoir un estomac solide ! L’expression « avaler des couleuvres » a une première signification qui est de « subir des affronts, des désagréments sans être en mesure de protester ».
Plusieurs explications seraient à l’origine de cette expression. Elle est apparue dans la littérature française au XVIIe siècle. Une origine de cette expression, régulièrement citée, est liée à la gastronomie. À l’époque où l’on servait des anguilles aux invités, certains hôtes espiègles ou désirant se venger de quelque chose, introduisaient dans le plat commun des couleuvres. L’anguille étant un poisson d’eau douce à forme de serpent, ces deux espèces d’apparence très proche se confondaient facilement. Les invités ne faisaient ainsi pas attention à ce qu’ils avalaient. Leur absence de réaction montrait qu’ils pouvaient donc « gober n’importe quoi » sous l’œil malicieux de leur hôte. Ou au contraire, qu’ils ne s’opposaient pas à cette farce, de peur de faire un scandale.
Exemple : Novice dans mon nouvel emploi, on me fait avaler des couleuvres toute la journée. Ça me tape sur les nerfs !
- Rentrer dans sa coquille

Cette expression signifie se refermer sur soi, faire preuve de timidité. Cette expression fait référence aux mollusques qui se recroquevillent dans leur coquille lorsqu’ils sont apeurés, et ce, afin de donner l’idée de quelqu’un qui se referme sur soi et reste dans son coin par peur ou par timidité.
Exemple : A force de subir les affronts de mes nouveaux collègues, j’ai fini par rentrer ma coquille, en observant beaucoup, afin de saisir l’occasion de prendre ma revanche.
- Se faire rouler dans la farine

L’origine de l’expression « se faire rouler dans la farine » est plutôt récente. Elle remonte en effet au XIXᵉ siècle. Elle est utilisée pour signifier que l’on a trompé quelqu’un en lui faisant croire quelque chose qui n’est pas vrai. Et non, cette expression n’est ni née dans une boulangerie, ni chez un pizzaïolo italien !L’explication se trouve en réalité au théâtre. À l’époque, les comédiens se maquillaient le visage de farine pour changer de peau et tromper le public. « L’idée, c’est de faire illusion, de mentir, mais pour une cause noble, pour faire rêver », explique Romain Bressy, comédien, dans le reportage du 13H de TF1.
Exemple : Il m’a trompé, il m’a menti, il a été malhonnête, il m’a arnaqué, il m’a roulé dans la farine !