La langue française se nourrit d’expressions multiples et riches. Quel plaisir de parler ou de raconter une histoire de manière détournée.
Les expressions sont un extrait de la culture d’un pays ou parfois d’une simple région. Lorsque l’on souhaite parler couramment une langue, l’apprentissage des expressions devient alors vite un besoin pour enrichir son discours, mais aussi pour comprendre un natif lorsqu’il parle.
En France, on emploie beaucoup d’expressions françaises liées à une Histoire collective, des spécificités régionales ou encore des légendes traditionnelles.
Le Progrès Egyptien vous propose sous cette rubrique des expressions françaises qui font partie intégrante de la langue de Molière.
- Peau de zébi

Cette expression très familière vient de l’argot des zouaves et s’emploie pour qualifier quelque chose qui a très peu de valeur voire pas du tout. Très peu utilisée de nos jours, cette expression s’apparente à une autre expression similaire « peau de zob », elle aussi tirée de l’argot des zouaves (soldat d’un corps d’infanterie créé en Algérie et dont les soldats étaient vêtus à l’arabe).
Exemple : Son père mort, il avait la peau de zébi parce que, fâché contre lui avant de mourir, il l’a privé de l’héritage.
- Donner ses huit jours à quelqu’un

Cette expression signifie congédier une personne, un domestique ou un employé après lui avoir donné un salaire de huit jours, ou quitter son emploi. Pourquoi huit jours ? Cela provient de la manière qu’avaient les Romains de diviser les mois en quatre semaines, d’une durée variable de sept, huit ou neuf jours. De plus, les Romains ne connaissant pas le zéro, une période de huit jours comportait la journée en cours et le jour du terme. Donc, « une semaine » équivalait à huit jours.
Exemple : Son valet ne vient jamais à l’heure. M. Dupont lui a finalement donné ses huit jours et fait une annonce pour trouver un remplaçant ponctuel.
- Filer un mauvais coton

Cette expression signifie avoir des ennuis qui s’aggravent. Dans le domaine du tissage, on disait au XVIIIe siècle qu’un tissu « jetait du coton », lorsqu’il commençait à boulocher et donc, qu’il fallait bientôt être usé. L’expression s’est ensuite transformée en « jeter un mauvais coton », qui s’appliquait aux êtres humains et qui signifiait qu’ils avaient des ennuis de santé qui le menaçaient de mourir. C’est au XIXe siècle que l’expression est apparue sous sa forme actuelle « filer un mauvais coton », qui s’applique aussi bien à des ennuis de santé qu’à des ennuis financiers ou matériels pour figurer que ceux-ci risquent encore de s’aggraver.
Exemple : Depuis qu’il a perdu son emploi, Pierre file du mauvais coton et sa vie est devenue chaotique.