La langue française se nourrit d’expressions multiples et riches. Quel plaisir de parler ou de raconter une histoire de manière détournée. Les expressions sont un extrait de la culture d’un pays ou parfois d’une simple région. Lorsque l’on souhaite parler couramment une langue, l’apprentissage des expressions devient alors vite un besoin pour enrichir son discours, mais aussi pour comprendre un natif lorsqu’il parle. En France, on emploie beaucoup d’expressions françaises liées à une Histoire collective, des spécificités régionales ou encore des légendes traditionnelles. Le Progrès Egyptien vous propose sous cette rubrique des expressions françaises qui font partie intégrante de la langue de Molière.
• Cacher la poussière sous le tapis
Cette expression signifie dissimuler quelque chose d’embarrassant sans réellement le faire disparaître. C’est une expression imagée qui exprime le fait que lorsqu’on cache quelque chose sous le tapis, c’est pour le camoufler rapidement, pour dissimuler un élément embarrassant et l’éloigner des regards indiscrets. Elle a une connotation assez négative. Exemple : Je pense qu’essayer d’arranger ces situations, de cacher la poussière sous le tapis, c’est en partie pour ça que le racisme continue.
• Au diable Vauvert
On dit que l’on va au diable Vauvert lorsque l’on part très loin. Il y en a plusieurs variantes : aller, demeurer, être ou habiter au diable Vauvert. Plusieurs explications se disputent l’origine de ce drôle d’expression. L’une d’elles évoque le château de Vauvert, également appelé château de Val Vert, à proximité de Paris. Au Moyen Âge, on racontait que des actes blasphématoires y étaient commis. Dans l’esprit populaire, le diable n’était donc jamais bien loin de ce lieu. Saint Louis décida au XIIIe siècle de purifier l’endroit et d’y créer un couvent. À cette époque, aller au diable Vauvert voulait dire s’aventurer dans une dangereuse et longue expédition. Pour d’autres, c’est la petite ville de Vauvert, en Camargue, qui serait à l’origine de l’expression. Située sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, cette importante étape était l’occasion pour les pèlerins d’assister à des saynètes bibliques. Le personnage du diable avait une place importante dans ces spectacles de rue, et de nombreuses personnes venaient de très loin pour y assister. L’expression initiale était d’aller au diable de Vauvert. Elle aurait ensuite perdu la préposition « de » pour prendre la forme que l’on utilise encore aujourd’hui, tout en conservant cette notion d’éloignement. Exemple : Un vrai calvaire d’avoir à faire quotidiennement ce trajet au boulot. J’habite au diable Vauvert et le télétravail était mon sauveur !
• Tomber comme un couperet
Cette expression veut dire arriver brusquement et par surprise, arriver brusquement avec des conséquences désagréables. À l’origine, au XVIe siècle, un couperet est un couteau à large lame servant à trancher ou hacher la viande. Mais par extension, le couperet a aussi désigné la lame de la charmante machine que monsieur Joseph-Ignace Guillotin a fortement contribué à remettre au goût du jour. Autant dire que pour celui qui a la tête coincée dans la guillotine, la lame, lorsqu’elle est lâchée, arrive brusquement sur son cou, par surprise et produit des effets aussi désagréables qu’irrémédiables. Il n’en a pas fallu plus pour que la métaphore apparaisse dans des situations autrement moins critiques, mais généralement mal vécues par ceux qui sont directement concernés. Exemple : Son mari lui annonce sa démission. La nouvelle tombe comme un couperet sur Marie qui vient de mettre au monde son troisième enfant.