Antoine Grotteria
Depuis plusieurs mois, l’Angleterre est confrontée à une pénurie de fruits et légumes. La faute aux mauvais rendements des cultures dans les pays exportateurs et à la crise de l’énergie.
En Angleterre, il n’est pas rare d’observer des étals de fruits et légumes dépeuplés. Depuis plusieurs mois, une pénurie frappe les grandes enseignes alimentaires du pays, indique BBC le 23 février 2023. Pour réguler les achats des consommateurs, des marques ont décidé de mettre en œuvre des mesures de restriction. Mais la situation ne devrait pas s’améliorer à court terme. Entre les effets néfastes de la crise énergétique sur la production et les mauvaises conditions météorologiques observées dans les pays exportateurs, la pénurie va persister.
Restrictions de vente
Tesco, le plus grand supermarché britannique, et Aldi, ont décidé de limiter à trois par client le nombre de tomates, de poivrons et de concombres. Asda, l’une des plus grandes entreprises de distribution, a étendu ses restrictions à la salade, aux brocolis, aux choux-fleurs et aux barquettes de framboises. Des mesures également prises par Morrisons. Pour le moment, les autres marques de la grande distribution n’ont pas suivi leurs concurrents. Mais la conjoncture pourrait finalement les convaincre d’appliquer des mesures de la même nature.
Cette situation résulte de la dépendance de l’Angleterre à l’égard des pays exportateurs. Selon le syndicat de commerces de détail britannique, le British Retail Consortium (BRC), l’Afrique du Nord et l’Espagne sont les principaux fournisseurs de tomates et de laitues. Or les récoltes ont pâti du froid, des inondations et des tempêtes observés cet hiver dans ces régions.
Crise énergétique
De ce fait, les livraisons par bateau ont été retardées. Ce qui n’a pas manqué de réduire les importations. En Europe, les Pays-Bas, autre grand partenaire commercial alimentaire de l’Angleterre, ont été frappés par la crise énergétique. Selon Le Figaro, les prix de l’énergie ont augmenté de plus de 100 % en 2022. Les cultures sous serre ont donc été contraintes de restreindre l’utilisation d’électricité.
Pour les Anglais, la tendance ne devrait pas s’inverser avant “quelques semaines”. Les distributeurs devront trouver d’autres sources d’approvisionnement et miser sur les récoltes des producteurs locaux. Le principal syndicat agricole du pays, la National Farmer’s Union, a demandé au gouvernement un plan de soutien aux producteurs. Selon l’AFP, 168 millions de livres, soit 190 millions d’euros, ont été versés aux agriculteurs britanniques.
