Après un premier cliché publié la veille, la Nasa a révélé mardi la totalité des premières images du télescope James Webb, attendues depuis des années par les astronomes du monde entier. Des photos qui ouvrent définitivement une nouvelle ère pour la recherche scientifique. Lever un coin du voile sur les débuts de notre Univers… Tel était l’objectif du télescope spatial James Webb, mis sur orbite depuis Kourou (Guyane) en décembre dernier, après trois décennies de reports multiples et de dérapages budgétaires. Mission déjà accomplie après la publication d’une première image scientifique et en couleur le 11 juillet, montrant des milliers de galaxies formées il y a plus de 13 milliards d’années.
Un jour “historique” selon le président américain Joe Biden qui a dévoilé ce cliché très attendu lors d’un évènement tenu à la Maison-Blanche, en compagnie de Bill Nelson, patron de la Nasa. L’Agence spatiale américaine est en effet à l’origine de ce télescope spatial, le plus puissant jamais conçu, d’une valeur de 10 milliards de dollars, en collaboration avec ses partenaires des agences spatiales européenne et canadienne, selon TV5 Monde.
Cette photographie est “l’image infrarouge la plus profonde et la plus claire jamais prise de l’Univers lointain jusqu’ici”, précise la Nasa. Depuis la Terre, elle ne représente qu’une infime portion du ciel, équivalente à la taille d’un grain de sable tenu à bout de bras. Pourtant, “c’est une révolution pour tous les pans de l’astrophysique moderne, décrypte Benjamin Magnelli, ingénieur-chercheur au Laboratoire Cosmologie et évolution des galaxies du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Pour la première fois, nous allons révéler, compter et explorer les propriétés physiques des galaxies primordiales, les toutes premières de l’Univers… En résumé : observer l’aube des temps.”
L’analyse précise devra néanmoins attendre quelques jours. Mais elle pourrait aussi permettre aux scientifiques de préciser leurs modèles théoriques d’évolution des galaxies. “En observant celles-ci, nous serons en mesure de voir si nos modèles sont justes ou s’il faut revoir leurs propriétés physiques, comme les règles de gravitation ou la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein”, précise en outre le chercheur.