Par : Marwa Mourad
Dans une société où l’on vit à du 100 à l’heure, ne rien faire est plutôt rare. Au quotidien, ce qui est le plus mis en avant, c’est la performance. Faire toujours plus, toujours le plus vite possible. C’est aussi vrai dans la vie professionnelle que dans la vie privée. L’impatience est reine de notre époque. Le repos est relégué au second plan, au détriment de notre santé mentale. Et si pour une fois, on prenait le temps de ne rien faire ?

Quels avantages pour la santé ?
On sait que le repos est essentiel pour notre santé, et pourtant, on ne prend parfois pas le temps qu’il faut. Scroller sur les réseaux sociaux pendant des heures ne permet par exemple pas du tout au cerveau de se reposer, il est constamment stimulé. L’art de ne rien faire doit donc être cultivé.
Lire un bon livre ou regarder sa série préférée peut être considéré comme prendre du temps pour soi, pour déconnecter. Cela dit, le fait de ne vraiment rien faire, comme le fait d’être couché dans le canapé et rêvasser, être dans le jardin et écouter le chant des oiseaux, ou même prendre un bain, permet une autre forme de déconnexion. On se reconnecte à soi. C’est important, même pour quelques minutes, pour réduire le stress et l’anxiété.
Si ne rien faire du tout peut par contre en angoisser certains, il faut réussir à trouver un équilibre. Une étude Microsoft a d’ailleurs montré que des pauses régulières chez les employés avaient pour conséquence de réinitialiser leur cerveau, de réduire leur fatigue et d’améliorer leur concentration.
Aux Pays-Bas, ne rien faire porte même un nom : « niksen ». Une activité qu’ils adorent faire pour vraiment se relaxer. Il serait peut-être temps de suivre l’exemple des Néerlandais !
Le « mode par défaut »
Le « mode par défaut » désigne ces instants d’oisiveté, faits de voyages de la pensée, ces pensées qui vont et qui viennent, ces mêmes instants qui nous permettent de consolider notre mémoire :
« On se tourne vers nos pensées, on se tourne vers des informations récentes, auxquelles on a été confronté. Notre cerveau va permettre de faire en quelque sorte une synthèse entre ces informations nouvelles ou relativement nouvelles et des informations plus anciennes. […] C’est un des temps indispensables à la création de notre autobiographie. Si on n’a pas ces moments, notre autobiographie va manquer de pages, mais surtout d’une cohérence d’ensemble » explique les neuropsychologues.
L’oisiveté n’est pas forcément un vilain défaut et qu’elle est essentielle pour votre cerveau. Conservez-la bien sous la main car si on vous fait des reproches, vous aurez de quoi justifier votre choix de ne rien faire et mettre un terme à toute polémique. Désormais, vous pouvez rester allongé(e) sur votre canapé pendant des heures ou prolonger considérablement votre grasse matinée sans culpabiliser !
Etudes
Une étude a montré que les personnes qui travaillent plus de 55 h par semaine voient leur risque de faire une crise cardiaque augmenter de 33 % par rapport à ceux qui travaillent entre 35 et 40 h.
Une autre étude réalisée sur 50 ans et publiée dans l’American Journal of Epidemiology a montré que travailler 10 h par jour augmente le risque de maladies coronariennes de 80%!
Ce qui montre bien qu’être toujours occupé à quelque chose détériore notre santé.