

Il est des rendez-vous qui ne sont pas de simples événements, mais des respirations. Des haltes sensibles dans le tumulte du quotidien. Le Printemps des Artistes en fait partie. Pour sa neuvième édition, il investit pour la première fois la Villa M by Marakez à Zamalek, joyau architectural du début du XXe siècle, où les murs ont le secret des murmures d’antan et où la lumière dessine, sur les parquets anciens, des promesses d’émerveillement.
Durant deux jours, les 16 et 17 mai 2025, le Caire offrira une parenthèse où la création contemporaine égyptienne déploiera ses ailes. Peintures, sculptures, photographies, gravures, art numérique, mosaïques, verre et bois : quelque 350 œuvres dialogueront entre elles dans une harmonie audacieuse et éclectique. 81 artistes, dont 36 nouveaux venus, permettront de voir une Egypte vibrante, féminine (près de la moitié sont des femmes), plurielle, ancrée dans son temps et pourtant intemporelle.
Le Printemps des Artistes n’est pas une exposition comme les autres. C’est une pulsation collective. Une effusion de regards, de gestes, de matières. C’est une célébration de l’élan créateur qui traverse l’Egypte contemporaine, des cités tentaculaires aux rivages oubliés. Sous les hautes voûtes de la Villa M, chaque œuvre exposée devient le fragment d’un grand récit — celui de l’imaginaire égyptien à l’aube de ce XXIe siècle chahuté, mais lumineux.
Ce n’est pas un salon figé, ni une galerie compassée. C’est un printemps. Une saison d’éclosion, d’audace, d’émergence. L’art y est vivant, habité, partagé. Il n’interpelle pas seulement le regard : il convoque l’émotion, le trouble, parfois la joie pure. Chaque visiteur s’y abandonne comme on franchit le seuil d’un monde où tout devient possible — un monde fait de formes, de couleurs et de silences habités.
Le Printemps des Artistes est une réponse. À quoi ? Peut-être au vacarme. Peut-être à l’oubli. Peut-être simplement au besoin vital de beauté.
Rendez-vous à Zamalek. Là où l’art, comme une source secrète, ne cesse de jaillir.