Ses mélodies jaillissent dans l’esprit comme les étoiles brillantes dans un ciel sombre. La musique cette langue universelle a été et demeurera pour l’éternité un sanctuaire des âmes fatiguées, d’autant plus que c’est un moyen d’expression libre de toutes les barrières. Rares sont ceux qui n’aiment pas la musique du tout, tout simplement parce qu’il en existe différents genres et types qui s’adressent chacun à son public.
A la fin des années soixante en Europe et aux Etats-Unis, naquit la musique dite underground “souterraine”. Une forme de musique rebelle qui insiste à exister et arriver à son public quels que soient les moyens. Il s’agit de musiciens et chanteurs inconnus, qui ont fait des rues, des stations de métro et des lieux publics leurs scènes et ont présenté leurs chansons et musique tout directement, dotés seulement de leur passion et de leurs propres instruments de musique. Même si les débuts n’étaient pas si faciles, ces artistes ont réussi à y arriver et aujourd’hui de par le monde ce courant est bien connu et suivi par beaucoup de fans. Cette musique naquit donc des souterrains. Aujourd’hui elle ne cesse de conquérir des horizons lointains, invitant ses fans à voyager avec ses mélodies et paroles aux pays des merveilles.
L’Internet a aussi joué un rôle dans la propagation de cette musique, notamment avec la facilité de créer une chaîne Youtube et présenter ainsi ses performances sans coûter cher et bénéficier d’un public large qui ne se limite pas à une ville ou un pays. En Egypte, les débuts étaient vers la fin des années 90.
Le premier groupe était Wust El Balad, qui a été créé en 1999. Au début, le groupe performait dans des lieux, comme Sakiet El Sawy, fréquentés par les jeunes. Cela est dû peut-être au fait que les jeunes forment la majorité des fans de la musique underground. Pour eux, c’est une musique différente, mais qui les représente et à laquelle ils s’identifient aussi. C’est une musique dans laquelle les jeunes se retrouvent. “Wust El Balad représente pour moi quelque chose de spécial, c’était le premier groupe underground que j’écoute, il me rappelle mon adolescence”, dit Sara Fouad, qui explique que la musique et les chansons de ce groupe représentent vraiment le style de vie égyptien.
Elle aime aussi le fait que les paroles des chansons renferment un symbolisme simple que toute personne peut comprendre. Pour Sara, le fait que Wust El-Balad ait joué dans un film, a joué un rôle clé dans sa notoriété. Après Wust El-Balad, c’était le groupe Karoeké né en 2003, suivi par les autres. Selon quelques articles de presse, la Révolution du 25 Janvier 2011 était le coup d’élan de ces groupes qui représentaient les aspirations de la jeune génération.
Toutefois la musique undergroud n’est pas le genre où les groupes présentent une musique avec des caractéristiques communes. C’est une question d’indépendance des artistes de tout ce qui est lié aux entreprises et de tout processus d’industrie musicale.
Le seul trait commun c’est la liberté d’expression. C’est ainsi que chaque artiste exprime par le biais de la musique, ses idées, ses émotions….etc. C’est pourquoi, chaque groupe a une empreinte qui la distingue des autres. “Sharmouvers” présente des chansons légères et sympas, poursuit Sara, mais le groupe qui touche vraiment son coeur, est “Massar Egbari”. “Leurs chansons ont un rythme doux, les paroles sont directes, mais touchent vraiment le coeur”, dit-elle. Sara ajoute que le groupe jordanien “Jadal” lui donne de l’énergie avec sa musique dynamique. Le groupe présente des chansons de Rock arabe, selon Wikipédia. May Abdel Malak est aussi une fan de Massar Egbari. Selon elle, ce groupe et le groupe Karoeké sont ce qu’elle appelle “l’industrie d’une bonne musique”, même si chaque groupe a un caractère différent de l’autre. “Les chansons des Karoeké sont centrées beaucoup plus sur la critique de quelques questions de société avec sarcasme”, dit-elle. Athéna Waguih préfère, elle, les “Sharmouvers”. Les paroles et la musique de ce groupe ont un air de jeunesse, ce qui lui plaît énormément. « Je n’écoute pas beaucoup de groupes underground, quelques-uns seulement », affirme-t-elle, ajourant que de temps en temps elle écoute les “Karoeké” et trouve que leurs chansons sont plus calmes et plus profondes à l’opposé des Sharmouvers”. “Je trouve leurs chansons un peu bizarres, c’est peut-être pour les plus jeunes”, commente May en parlant des Sharmouvers.
En Egypte, il existe de nombreux groupes et artistes solo d’underground comme Black Teama, Emdan Nour, Basata Band, Nagham Masri, Dina El Wadidi et d’autres. Et de nouveaux artistes ne cessent d’apparaître sur la scène d’underground. Basma Fathy fait partie des fans de cette musique différente, elle était fan des groupes pionniers dans ce domaine, mais actuellement elle préfère les plus récents comme Alexi et Marawan Pablo. “J’aime le nouveau vocabulaire qu’ils utilisent dans leurs chansons comme Wigs. Ils présentent une musique différente. Ce sont plutôt des rappeurs, mais ils font aussi partie des underground”, explique-t-elle, tout en estimant que les nouveaux groupes sont plus écoutés.