Entre les sommets radieux et les creux inattendus, la vie se plaît à nous offrir un spectacle bien vivant. Et, sur cette scène, des personnages de toutes sortes défilent : les vrais, les sincères, ceux dont la présence rassure… et puis les autres, ces imitateurs de sentiments, ces acrobates du mensonge dont l’Égypte a, bien sûr, appris à se moquer avec son humour légendaire.
Falso : L’éclat trompeur
Dans les chansons populaires comme dans les contes des grand-mères, on répète que les faux bijoux — les fameux Falso — brillent parfois plus fort que l’or. Et c’est bien là tout le problème ! Car sous les lumières, difficile de distinguer l’authentique du clinquant. Moralité : mieux vaut apprendre à repérer les faux sourires avant de se retrouver piégé par une âme moins loyale qu’elle n’en a l’air.
Dahab : L’or véritable
À l’inverse, quand un Égyptien dit de quelqu’un qu’il est dahab, c’est qu’il a trouvé une pépite humaine, un être qui ne change pas au gré des tempêtes. L’or véritable ne s’oxyde pas : les cœurs fidèles non plus.
“El haya ba’aa lonha bambi” : La vie en rose… à l’égyptienne
Souad Hosni, dans le film mythique Amira, hobi ana, a offert bien plus qu’une chanson légendaire : une expression entrée dans la culture populaire. Dire que “la vie a pris une couleur bambi”, c’est annoncer que le bonheur a frappé à la porte et qu’il s’installe confortablement. Une formule magique pour dire : “tout roule, ma vie chante”.
Ehaya malal : La pendule tourne, mais rien ne bouge
L’autre face de la médaille, évidemment, c’est ehaya malal. Quand la vie perd ses couleurs et tourne en boucle comme une vieille cassette audio, on dit que la monotonie a pris le dessus. Et là, mieux vaut vite changer de décor !
Proverbes égyptiens : La sagesse qui pique et qui éclaire
“El kalb fi beitou sab’e” : Chez lui, même le chien rugit
Quel proverbe ! Il rappelle que même les plus timides peuvent faire les fiers une fois dans leur territoire. Comme quoi, le courage n’est parfois qu’une question de géographie.
“El-ghali tamanou fih” : La qualité a un prix, mais pas n’importe lequel
Si l’on écoute le peuple, ce qui est trop bon marché finit parfois par coûter cher. Un Égyptien sait reconnaître qu’un prix élevé peut indiquer une meilleure qualité… mais seulement si la marchandise le mérite. On n’achète pas l’étiquette, on achète ce qu’elle cache.
“El donia zay el morgeha” : La vie est une balançoire
Et puis il y a cette vérité simple comme une soirée d’été : le monde est une balançoire. Certains jours, on s’élève avec grâce ; d’autres, on redescend brusquement. Mais, au fond, c’est ce mouvement-là qui donne à la vie sa saveur — douce, amère, parfois vertigineuse, mais toujours passionnante.





