
Alors que l’intérêt mondial pour la civilisation égyptienne ancienne ne cesse de croître, une fameuse société égyptienne pour les modèles et répliques patrimoniales s’impose comme l’un des exemples nationaux les plus remarquables. La société est parvenue à conjuguer art, savoir-faire artisanal et technologies de pointe pour redonner vie au patrimoine égyptien sous une forme résolument contemporaine. Aperçu.
Par Névine Ahmed
Dans un contexte de valorisation croissante du patrimoine égyptien, une société pour les modèles archéologiques s’impose comme un acteur clé alliant artisanat traditionnel, innovation technologique et excellence patrimoniale. A travers ses créations, l’entreprise réussit à mettre en valeur l’héritage culturel du pays tout en l’adaptant aux attentes actuelles du public et aux standards internationaux de production.
La société a été fondée en 2021 dans la Cité d’Al-Obour. Elle emploie plus de 450 spécialistes diplômés des beaux-arts et de la restauration, et ses créations ornent les principaux musées du pays, du Grand Musée Egyptien (GME) à Louxor et Karnak. Connue pour avoir conçu l’invitation spectaculaire du GME, inspirée du design pharaonique, la société réalise également des répliques emblématiques comme le masque de Toutânkhamon et des miniatures destinées aux touristes. Les objets produits couvrent toutes les époques de l’Histoire égyptienne, de l’ère pharaonique à l’islamique, et allie le savoir-faire manuel et les technologies modernes pour garantir une qualité exceptionnelle. Chaque pièce est certifiée par le Conseil suprême des Antiquités, témoignant de son authenticité et de son origine égyptienne. Forte de son succès national et international, l’entreprise prévoit désormais l’ouverture d’une nouvelle usine de 8000 m2 pour accroître sa production et conquérir de nouveaux marchés étrangers.
L’entreprise chargée de réaliser l’invitation officielle à la cérémonie d’ouverture du GME, qui a captivé le public, a ouvert ses portes à la presse locale, pour donner un aperçu sur l’ensemble de ses activités, ainsi que pour faire la lumière sur les coulisses de la fabrication des répliques archéologiques représentant l’Egypte dans le pays et à l’étranger, outre sur le plan d’expansion de l’entreprise pour les prochaines années.
Le PDG de la société a déclaré que l’entreprise a commencé à se développer à l’international, avec l’ouverture d’une succursale en Chine, dans le cadre d’un plan visant à couvrir les marchés mondiaux avec des produits localement fabriqués et qui reflètent la civilisation égyptienne.
Il a ajouté que l’entreprise combine l’utilisation de machines modernes avec un travail manuel minutieux afin de garantir les plus hauts standards de qualité : “La finition finale de chaque pièce doit être effectuée à la main, car la précision et les détails ne peuvent être obtenus qu’avec le toucher humain”, a-t-il expliqué. Concernant l’idée de l’invitation officielle pour la cérémonie d’ouverture du GME, le responsable a précisé que la société travaille à l’intérieur du musée depuis environ 4 ans et a été chargée de transporter les pièces archéologiques depuis différents sites jusqu’aux salles d’exposition. Il poursuit : “L’idée de l’invitation a germé il y a trois ou quatre ans, et le design a évolué jusqu’à ce que l’on ait décidé de la forme finale du sarcophage contenant l’invitation”. Il a ajouté : “Nous avons réalisé des modifications techniques sur le sarcophage afin qu’il puisse être ouvert, bien que l’original ne s’ouvre pas de cette manière, pour parvenir au résultat spectaculaire que tout le monde a pu voir et qui a largement circulé sur les réseaux sociaux”.
Il a également souligné que l’entreprise a produit une réplique du masque funéraire en or de Toutânkhamon, laquelle n’est exposée ni vendue qu’à l’occasion des cérémonies officielles de l’Etat, en raison de son inestimable valeur symbolique. “La version originale est entièrement en or pur, mais nous la réalisons en cuivre martelé à la main, recouvert d’or, et avec l’utilisation de pierres naturelles selon la méthode des anciens Egyptiens. Chaque pièce nécessite environ six mois de travail continu”, a-t-il révélé. Et le responsable de poursuivre : “Nous produisons également des miniatures des pièces archéologiques, destinées à devenir des souvenirs de haute qualité que les touristes peuvent acheter et conserver”. “Nous travaillons sur des modèles représentant différentes époques de l’Histoire égyptienne, allant de l’ère pharaonique aux périodes grecque, romaine et islamique”, a-t-il expliqué. “Nous produisons également des muchrabiyehs et des objets en céramique qui incarnent l’esprit de la civilisation égyptienne à travers les âges”, a-t-il encore ajouté. Il a précisé que la création de l’entreprise s’inscrivait dans le cadre de la politique de l’Etat visant à soutenir le produit local dans ce domaine : “Il y a trois ou quatre ans, la majorité des souvenirs archéologiques étaient importés de l’étranger. Mais l’Etat a décidé de soutenir la production nationale et le ministère du Commerce et de l’Industrie a émis un décret interdisant l’importation de reproductions archéologiques, encourageant ainsi l’achat et l’utilisation des produits égyptiens”, a-t-il souligné.
Le responsable a notamment précisé que chaque pièce produite par son entreprise porte un sceau officiel et un certificat de documentation validé par le Conseil suprême des Antiquités, attestant qu’elle a été fabriquée en Egypte selon les normes en vigueur. Il a conclu en évoquant le plan d’expansion de la société : “Nous travaillons actuellement à la construction d’une nouvelle usine à proximité de nos locaux, sur une superficie de 8000 m2, répartie sur quatre étages. L’objectif étant d’augmenter la capacité de production et d’étendre nos exportations afin de couvrir les marchés internationaux”.





