Le surtourisme, phénomène en pleine expansion, désigne l’afflux massif et souvent incontrôlé de visiteurs dans des destinations populaires, engendrant des conséquences profondes sur les communautés locales, l’environnement et la culture. Alors que le tourisme est traditionnellement perçu comme un vecteur de découverte, d’échange et de développement économique, le surtourisme révèle un revers de la médaille de plus en plus difficile à ignorer.
Par : Hanaa Khachaba
Des villes emblématiques comme Barcelone et Venise se voient submergées par des millions de touristes chaque année, provoquant des tensions entre résidents et visiteurs, ainsi qu’une dégradation de leur patrimoine. Face à cette réalité, il devient essentiel d’explorer les causes et les effets du surtourisme, tout en réfléchissant à des solutions durables qui permettront de préserver l’authenticité des destinations tout en offrant une expérience enrichissante aux voyageurs.
Le surtourisme peut effectivement conduire à la tourismophobie. Le surtourisme se produit lorsque le nombre de touristes dans une destination devient trop élevé, ce qui peut engendrer des problèmes tels que la dégradation de l’environnement, la surcharge des infrastructures, et la perturbation de la vie locale. Cela peut amener les natifs à ressentir une frustration ou une hostilité envers les touristes, ce qui est la définition même de la tourismophobie.
Les habitants peuvent se sentir envahis, comme si leur espace de vie était menacé, et cela peut créer des tensions entre les locaux et les touristes. De plus, les effets négatifs du surtourisme sur la culture locale et le mode de vie peuvent renforcer ce sentiment. Pour contrer cela, il est important de promouvoir un tourisme durable qui respecte à la fois les besoins des visiteurs et ceux des communautés locales.

L’idée du surtourisme et du sous-tourisme met en lumière les disparités dans l’expérience touristique à travers le monde. D’un côté, certains pays ou destinations souffrent de surtourisme, où l’afflux massif de visiteurs peut entraîner des conséquences négatives. Des exemples incluent des villes comme Venise ou Barcelone, où les habitants ressentent une pression croissante à cause de la présence permanente de touristes, menant à des mouvements contre le tourisme.

D’un autre côté, il existe des régions qui peinent à attirer des visiteurs, ce qui est souvent appelé sous-tourisme. Ces destinations, qui peuvent être riches en culture, en histoire et en paysages magnifiques, ne reçoivent pas l’attention qu’elles méritent. Cela peut être dû à divers facteurs, tels que le manque d’infrastructures, une promotion insuffisante ou des préoccupations de sécurité. Les pays en manque de touristes peuvent souffrir économiquement, car le tourisme est souvent une source importante de revenus et d’emplois.
Cette dichotomie soulève des questions sur la gestion du tourisme et l’équilibre à trouver entre la préservation des communautés locales et la nécessité économique d’attirer des visiteurs. Une approche durable pourrait consister à encourager les flux touristiques vers les destinations moins fréquentées tout en régulant le nombre de visiteurs dans les zones surchargées. Cela pourrait aider à atténuer la tourismophobie dans certaines régions tout en soutenant le développement économique dans d’autres. Une telle stratégie nécessiterait une coopération entre les gouvernements, les acteurs du tourisme et les communautés locales pour créer un modèle de tourisme qui soit bénéfique pour tous.
Plusieurs pays souffrent de sous-tourisme, malgré leur potentiel touristique. En voici quelques exemples :
Albanie : Bien que ce pays possède des plages magnifiques et une riche histoire, il reste souvent ignoré par les touristes en faveur de destinations voisines plus populaires.
Moldavie : Avec ses paysages pittoresques et son vin de renommée mondiale, la Moldavie est souvent négligée par les voyageurs, ce qui limite son développement économique.
Georgia (Géorgie) : La Géorgie, avec sa culture unique et ses montagnes impressionnantes, attire relativement peu de touristes par rapport à ses voisins, malgré ses atouts.
Sierra Leone : Après des années de conflit, la Sierra Leone possède des plages magnifiques et une biodiversité riche, mais elle reste encore largement sous-explorée par les touristes.
Tadjikistan : Ce pays d’Asie centrale offre des paysages montagneux spectaculaires et une culture fascinante, mais il est souvent méconnu et peu visité.
Kirghizistan : Connue pour ses montagnes et son hospitalité, cette destination est souvent oubliée par les touristes au profit d’autres pays d’Asie centrale.
Ces pays, malgré leurs attraits, souffrent d’un manque de visibilité et de promotion sur la scène touristique mondiale, ce qui impacte leur développement économique et culturel.
Par ailleurs, plusieurs autres pays et destinations sont particulièrement frappés par le surtourisme, ce qui engendre des problèmes pour les résidents et l’environnement. En voici quelques exemples :
Espagne : Des villes comme Barcelone et Venise sont confrontées à un afflux massif de touristes, entraînant des tensions entre les habitants et les visiteurs, ainsi que des problèmes de congestion et de dégradation des infrastructures.
Italie : Venise est un exemple emblématique de surtourisme, où le nombre de visiteurs dépasse souvent celui des résidents, provoquant des préoccupations sur la préservation de son patrimoine culturel et environnemental.
Thaïlande : Les îles comme Phuket et Koh Phi Phi font face à un tourisme de masse, ce qui a conduit à des problèmes de pollution et à la dégradation des écosystèmes marins.
France : Paris, en particulier, attire des millions de touristes chaque année, ce qui entraîne des défis en matière de gestion des flux touristiques et de préservation de la qualité de vie des Parisiens.
Croatie : Dubrovnik est devenue une destination très prisée, au point où le nombre de touristes peut dépasser la capacité d’accueil de la ville, affectant ainsi la vie quotidienne des habitants.
Islande : Après une forte augmentation du nombre de visiteurs, l’Islande a dû faire face à des problèmes de pollution et de dégradation des paysages naturels, qui sont une partie essentielle de son attrait.
Ces destinations doivent trouver un équilibre entre l’accueil des touristes et la préservation de leur culture, de leur environnement et de la qualité de vie des résidents. Ces exemples illustrent comment le surtourisme peut mener à une réaction négative des résidents, qui se sentent envahis et dépossédés de leur espace de vie.