Avec des pas sûrs et confiants, on la voit se balader avec joie dans les rues cairotes, ou bien sur les rives des plages d’Alexandrie, cherchant, fouillant et inspectant le sol. Soudain, elle s’arrête un instant, se penche un peu, puis ramasse et choisit entre les « pierres » abandonnées par terre, c’est exactement comme le faisait Chérine, qui transforme les pierres qu’elle ramasse en œuvres d’art distinctives. Tels étaient les choix de Chérine au quotidien.

Mais les conditions parfois bouleversent les habitudes. La période de confinement imposée l’année dernière pour limiter la propagation du virus Corona, pour certains, était une “grande opportunité”. C’est exactement ce qui s’est passé avec Chérine Zarif. Cette jeune artiste qui maîtrisait la peinture sur « les pierres ». Sentant que la vie s’est arrêtée du jour au lendemain, les gens cherchaient par tous les moyens à se détendre. Certains optent pour la lecture, avide de livres, réalisant des chiffres records. D’autres ont eu recours à l’artisanat ou à l’agriculture familiale pour exhaler l’énergie négative qui leur était infligée. Quant à Chérine, elle était une recycleuse d’art dont elle était toujours passionnée. Elle a trouvé que gratifier ou dessiner des mandalas sur des pierres est un travail d’une grande patience, qui aboutit finalement à un excellent résultat. Les débuts commencent avec une vidéo d’une artiste allemande dessinant sur des graviers. “Tout de suite j’ai ramassé la première pierre que j’ai trouvé pour faire la même chose.” Explique l’artiste.
“Je m’assure toujours de dessiner d’un côté de la pierre et de laisser l’autre côté en préservant sa beauté telle qu’elle est. Le but n’est jamais d’effacer les caractéristiques naturelles des cailloux, mais d’y ajouter ma propre touche.” Ajoute-t-elle
Cette ligne artistique est relativement moderne en Egypte. Ajoute Chérine
Elle utilise les couleurs acryliques et des pinceaux de toutes tailles. Elle graffite les cailloux en écoutant la musique classique, ce qui l’aide le plus à se concentrer. D’un état de dépression au rêve de devenir propriétaire de la première galerie d’art pour la peinture sur rocher, l’état de Chérine s’est totalement transformé en quelques mois, pour prouver qu’au sein de l’épreuve, il y a toujours du bien avec seulement un peu d’effort et d’insistance.