






Dans l’effervescence lumineuse du Festival international de la culture et des arts d’Assouan, les peuples du monde ont esquissé des tableaux vivants, tissant un dialogue universel à travers la danse et la musique. Sous l’égide du ministre de la Culture, Dr. Ahmed Fouad Hano, et du gouverneur d’Assouan, le général Ismaïl Kamal, la douzième édition de cet événement a une fois de plus embrasé la ville de son éclat festif, célébrant avec faste le phénomène millénaire de l’alignement solaire sur le visage du grand Ramsès II.
Le troisième jour du festival a offert une fresque de cultures, déployée sur plusieurs sites emblématiques de la ville. Chaque performance était une fenêtre ouverte sur l’âme d’un peuple, un hommage vibrant à ses racines et à sa mémoire collective.
Sur la scène du Palais de la culture de Toskha, l’émotion était palpable lorsque la troupe palestinienne Kanaan, dirigée par le Dr. Souhail Diab, a fait résonner l’écho du combat et de l’espoir à travers des danses puissantes, accompagnées des chants “Dami Falastini” et “Ya Jabal Ma Yehzarak Reeh”. Le public, nombreux et conquis, a vibré à l’unisson avec ces rythmes porteurs d’histoire et de résilience.
Non loin de là, la troupe folklorique de Port-Saïd, sous la direction de Mohamed Salah, a fait renaître l’âme des pêcheurs de la Méditerranée avec leur célèbre tableau “Les Pêcheurs”, une ode à la mer et à ceux qui la bravent chaque jour.
Dans le cadre majestueux du club d’électricité de Sahara, la Grèce s’est invitée avec des danses chatoyantes où les costumes brodés d’or rappelaient les fastes antiques. La troupe lituanienne Aukst Aiciai a, quant à elle, entraîné les spectateurs dans un tourbillon endiablé avec sa célèbre “Blindo Polka”, véritable quintessence des festivités populaires de son pays.
À Alexandrie, le folklore avait aussi ses lettres de noblesse. La troupe Anfouchi, sous la houlette de Yasser Othman, a illuminé la soirée avec “Lemmo El Shabak”, “Zaffa Iskandarani” et “A’arab El Ameriya”, transportant le public dans l’univers envoûtant des ruelles et des fêtes alexandrines.
Dans le Palais de la culture de Kalabsha, la troupe de Kafr El-Sheikh a fait revivre les traditions rurales égyptiennes avec “Farhat El-Moulid” et “El-Ghazl El-Fallahi”, tandis que la troupe polonaise Poltex a exécuté la danse historique “Polonaise”, un hommage vibrant à l’identité nationale de son pays.
Le voyage culturel s’est poursuivi avec la troupe tunisienne “Ashaab Al-Waad” qui, sous la direction de Bachir Al-Aswad, a transporté les spectateurs dans l’ambiance chaleureuse des souks et des places tunisiennes. Puis, la troupe d’Al-Arish, guidée par Samih Al-Kashef, a dressé un tableau vivant du désert et de ses traditions avec la “Samer” et la “Dabka sinaouie”.
La magie du festival a atteint son apogée au sein de l’enceinte de l’association Al-Hassaya, où la troupe folklorique de Toskha, sous la baguette de Mostafa Ibrahim, a mis en scène la vie et les rites du peuple nubien à travers des danses rythmées et envoûtantes. Puis, un souffle venu de l’Amérique latine a balayé la scène avec la troupe Raices Tradiciones Panama et sa danse effervescente “Ponto”, véritable explosion d’énergie et de couleurs.
Enfin, la danse sacrée de la tanoura, sous la direction du maître Mohamed Salah, a envoûté le public. Les cercles tournoyants des danseurs, illuminés de couleurs chatoyantes, ont offert un spectacle hypnotique, empreint de spiritualité et de grâce.
Mais le festival ne s’arrêtait pas là. Le lendemain, dix-huit sites culturels d’Assouan allaient encore vibrer au rythme de nouvelles représentations, en apothéose d’une semaine dédiée à la célébration de l’âme des peuples. Le 21 février, deux spectacles d’exception étaient prévus à Abou Simbel : l’un devant le temple, baigné par les lueurs du couchant, et l’autre sur la scène du marché de la ville. Puis, à l’aube du 22 février, lorsque le soleil caresserait une nouvelle fois le visage du grand pharaon Ramsès II, les danses du monde s’inclineraient devant le mystère du temps et de l’éternité.
Ainsi, sous le ciel étoilé d’Assouan, les cultures se sont croisées, fusionnées et révélées, le temps d’un festival où chaque pas de danse et chaque note de musique ont fait vibrer l’humanité dans toute sa splendeur.





