Au cœur du Caire, dans l’écrin lumineux du Palais des Arts, les murs vibrent de couleurs, de formes et de visions venues des quatre coins du monde. La troisième édition du Biennale International des Arts de l’Enfant a ouvert ses portes sous le haut patronage du ministre de la Culture, Ahmed Fouad Hanno, transformant la capitale égyptienne en un vaste atelier planétaire où l’innocence rencontre la conscience.Cette année, le thème choisi — Changements climatiques — est un pari audacieux : tendre aux plus jeunes le pinceau de l’engagement et leur demander de tracer, à leur manière, les contours du futur. Dans les œuvres exposées, on trouve la fraîcheur spontanée d’un trait enfantin, mais aussi l’étonnante profondeur de messages universels. Ces enfants parlent avec leurs couleurs, et leurs mots sont des images que chacun comprend, quelle que soit sa langue.Le ministre Ahmed Fouad Hanno voit dans ce rendez-vous « une plateforme créative et humaine d’envergure mondiale », un espace où « l’art devient la passerelle qui dépasse les frontières et abolit les barrières ». Les 300 œuvres présentées — venues de 17 pays, de la Palestine à la Pologne, de l’Inde à l’Ukraine — dessinent un dialogue silencieux mais vibrant entre cultures, sensibilités et imaginaires.Pour Walid Qanoush, président du Secteur des Arts Plastiques, cette biennale est devenue « une fête attendue par les jeunes créateurs du monde entier », un moment où la limpidité créative de l’enfance s’empare des grandes causes de l’humanité. Les tableaux, oscillant entre naïveté volontaire et symbolisme discret, sont autant de cartes postales adressées à la Terre, porteuses d’alertes et d’espoirs.Derrière ces gestes fragiles se cache une certitude : l’enfant, lorsqu’il crée, n’a pas de limites. Dans ce salon cosmopolite de l’imaginaire, il n’est plus question de nationalités ou de différences, mais d’une même inquiétude — celle d’un monde qui se réchauffe — et d’un même rêve : celui d’une planète sauvée.En accueillant cet événement, l’Égypte réaffirme sa place de carrefour culturel, d’hôte généreux qui ouvre ses portes aux imaginaires du monde. Le Palais des Arts devient alors un port d’attache, où les petits marins du pinceau accostent avec leurs visions, offrant aux visiteurs un voyage sensible à travers les regards d’une génération qui n’a pas encore vu toutes les tempêtes, mais qui sait déjà qu’il faut apprendre à calmer les vagues.La biennale se tiendra pendant un mois, de neuf heures à vingt et une heures (sauf le vendredi), offrant à chacun la possibilité de rencontrer ces œuvres qui, loin d’être de simples dessins, sont des morceaux de demain peints aujourd’hui.