Il y a déjà neuf ans de cela quand les intellectuels égyptiens ont brandi la carte de « Non ». Nul ne peut l’oublier, ils étaient d’ailleurs la première étincelle de la Révolution du 30 juin. Neuf ans plus tard, ils s’en rappellent toujours et gardent en tête des souvenirs inoubliables.
Ainsi, Helmi El-Namnam, écrivain et ancien ministre de la Culture, se souvient de cette période très délicate de notre histoire moderne. « Le sit-in mené par les intellectuels en 2013 était bel et bien la première étincelle de la révolution du 30 juin contre le régime frériste ». Dans des déclarations à la presse locale, il a rappelé que le but du sit-in des intellectuels était de porter atteinte au régime des Frères Musulmans. « Ce sit-in est vu de différentes points de vues. C’étaient des efforts déployés par des civils intellectuels pour se libérer du régime des Frères Musulmans. Tout cela était dû à la déclaration constitutionnelle de 2012 de Mohamed Morsi qui avait soulevé la société civile contre lui ». Et de renchérir : « Les intellectuels qui ne sont jamais d’accord ont pu mettre leurs différends de côté face à une cause principale laquelle est la patrie, son identité, et le respect du caractère civil de l’Etat ». Le grand écrivain Mohamed Salmaoui se rappelle également de ces jours glorieux en disant : « Nous avons pris des décisions inédites, parmi lesquelles était de retirer la république à l’époque qui était Mohamed Morsi. Et de renchérir : « Le sit-in des intellectuels en 2013 était le prélude à la Révolution du 30 juin. Je me rappelle encore de la réunion extraordinaire tenue par l’assemblée générale de l’Union des Ecrivains d’Egypte. Suite à cette réunion, les écrivains d’Egypte avaient une décision inédite : retrait de la confiance au Président de la république Mohamed Morsi ». En ce qui concerne les intellectuels qui ont pris part à cette réunion, Salmaoui a dit qu’ils étaient bien nombreux et représentaient tous les courants littéraires et intellectuels. « Il y avait des noms comme Bahaa Taher, Gamal Al-Ghitanni, Fathia Al-Assal, Ibrahim AbdelMéguid, Farida Al-Naqach, Abdel-Wahab Al-Assawi, Fouad Qandil, Gaber Asfour et Emad Abou Ghazi. Il a ainsi dit : « Nous avons réclamé la dissolution du gouvernement de Hicham Qandil, la tenue d’élections présidentielles anticipées, la rédaction d’une nouvelle Constitution à la place de celle des Frères. Nous avons formé une marche qui s’est dirigé du siège de l’écrivain d’Egypte pour se rendre au ministère de la Culture à Zamalek. Nous nous sommes joints au sit-in des intellectuels et nous avons empêché avec nos confrères intellectuels que le ministre frériste de la Culture ne parvienne à son bureau ». Il a noté : « Les intellectuels ont ainsi décidé de ne pas se limiter au communiqué visant à dénoncer les actes du gouvernement frériste, mais ils ont passé à l’acte. Il faut reconnaître que nous avions tous été choqué lorsque les œuvres de Naguib Mahfouz ont été qualifiés de romans sur les bordels et les maisons closes et que l’art du ballet avait été interdit ». Ahmed Mégahed, ancien président de l’Organisme général du Livre, a fait également partagé ses souvenirs à ce sujet dans la presse locale : « Les intellectuels ont cristallisé la volonté du peuple. Au début, ils ont réclamé de mettre le ministre frériste de la Culture de ses fonctions, mais comme nul n’a pris en considération leur appel.