Par: Ingi Amr
La région de formation d’étoiles, nommée Sagittarius C (Sgr C), se trouve à environ 200 années-lumière du trou noir supermassif central de la Voie lactée, Sagittarius A*. Curieusement, il s’y forme moins d’étoiles que prévu. La structure spirale des galaxies est due à des ondes de den-sité, un peu comme des vagues à la surface de l’eau, dans le gaz d’étoiles auto-gravitant, contenu dans les disques des galaxies spi-rales, indique Futura. Des champs magnétiques dans un nuage moléculaire en cours d’effondrement et d’échauffement par compression se comportent comme une densité d’énergie, comme une pression s’opposant à la formation complète d’une proto-étoile.
Il existe bel et bien des champs magnétiques dans Sagittarius C et que ce sont eux qui tendent à inhiber la formation stellaire. C’est ce qu’explique, dans un communiqué de la Nasa, l’astrophysicien John Bally de l’Université du Colorado à Boulder : « Une grande question se pose dans la zone moléculaire centrale de notre Galaxie : si l’on y trouve autant de gaz dense et de poussière cosmique, et si l’on sait que les étoiles se forment dans de tels nuages, pourquoi si peu d’étoiles y naissent-elles ? Pour la première fois, nous constatons que les champs magnétiques intenses pourraient jouer un rôle important dans la suppression de la formation d’étoiles. »
En fait, les images prises par Webb dans l’infrarouge en 2023 et concernant Sagittarius C ont montré des dizaines de filaments dans une région avec du plasma d’hydrogène chaud entourant le principal nuage de formation d’étoiles. Une nouvelle analyse menée par Bally et son équipe les a conduits à émettre l’hypothèse que ces filaments sont façonnés par des champs magnétiques.
La pression magnétique présente y expliquerait donc le taux de formation d’étoiles plus faible que prévu de Sagittarius C.« Le mouvement du gaz tourbillonnant sous l’effet des forces de marée extrêmes du trou noir supermassif de la Voie lactée, Sagittarius A*, peut étirer et amplifier les champs magnétiques environnants. Ces champs, à leur tour, façonnent le plasma de Sagittarius C », précise Bally. Il s’agit d’un domaine de recherche prometteur.