Par: Ingi Amr


La surface cumulée de la banquise des pôles Nord et Sud est la plus petite jamais observée pour un mois de février. En Arctique, les températures trop douces ont empêché la glace de se reconstituer.“La glace de mer recouvrant les océans n’avait jamais été aussi si faible qu’en février”, selon New Scientist. D’après un bulletin publié par le programme européen d’observation de la Terre Copernicus, la banquise autour des deux pôles a atteint un nouveau minimum historique. “[Sa] superficie est la plus faible pour un mois de février dans l’Arctique, avec 8 % de moins que la moyenne, et est au quatrième niveau mensuel le plus bas pour un mois de février dans l’Antarctique, avec 26 % de moins que la moyenne”, a-t-on appris par The Guardian. La cause principale de ce phénomène est le changement climatique.Si 2024 détient le record de l’année la plus chaude jamais mesurée, battant celui de 2023, les premières semaines de 2025 suivent la même tendance. “Au début de février, les scientifiques ont observé une anomalie de chaleur extrême au pôle Nord, avec des températures supérieures de plus de 20 °C de la moyenne, qui ont franchi le seuil de la fonte des glaces”, rapporte le Courrier International.Or le début du mois de février correspond au cœur de l’hiver en Arctique, soit la période où la glace de mer est supposée se reconstituer. Cette anomalie de température l’en a vraisemblablement empêché. De façon générale, les scientifiques constatent, grâce à leurs observations satellite qui ont commencé à la fin des années 1970, que la banquise arctique se reforme chaque hiver, mais dans des proportions qui déclinent d’année en année.Si une trajectoire similaire sur le long terme n’a pas été observée en Antarctique, les chercheurs disent que la situation a commencé à changer à partir de 2017. Le déclin de la banquise nuit aux écosystèmes polaires, et les plateformes de glace sont davantage exposées à l’eau de mer, ce qui pourrait accélérer la fonte et la montée du niveau de la mer. “L’absence de glace marine a pour conséquence le fait que les surfaces océaniques sont plus sombres. La Terre peut absorber davantage de lumière solaire, ce qui accélère le réchauffement”, explique Mika Rantanen, climatologue à l’Institut météorologique finlandais.