Les industriels présentent souvent le recyclage comme la solution idéale, mais le cœur du problème tient d’abord à la surproduction du matériau. L’industrie se nourrit de toujours plus de plastique vierge, quel que soit le taux de recyclage. La production de plastique mondiale a ainsi été multipliée par deux au cours des quinze dernières années et ne semble pas près de s’infléchir.
Ceci rappelle que le recyclage des plastiques ne tient pas toutes les promesses faites par les entreprises et gestionnaires de déchets. De fait, 90 % du plastique produit annuellement n’est pas recyclé.
Pourtant, les dangers des plastiques sont multiples. Ces derniers ont des impacts sur l’environnement et la santé tout au long de leur vie, qu’ils finissent dans les océans et dans les sols, précise RFI.
Des particules et substances polluantes sont libérées dans l’environnement à toutes les étapes de la chaîne de valeur des plastiques : lors de l’extraction du pétrole, de la production des plastiques, de leur utilisation et de leur gestion (ou non) après usage.
Le recyclage sous la loupe
Les infrastructures de collecte, de tri et de recyclage des plastiques nécessitent des dépenses d’investissement et de fonctionnement importants, parfois pour des gisements insuffisants ou des coûts pour les matériaux recyclés supérieurs à ceux du plastique vierge produit à partir du pétrole.
Au-delà de cet enjeu d’attractivité économique du plastique recyclé, le recyclage est aussi limité par les propriétés intrinsèques des matériaux plastiques. À mesure que se multiplient les cycles de recyclage, la matière première recyclée voit ses qualités se dégrader.
Les difficultés de recyclage des plastiques ne sont pas anodines, car ces derniers menacent la santé humaine et environnementale. On dénombre environ 16 000 substances chimiques dans les plastiques, dont un quart considéré comme toxique pour l’environnement ou la santé humaine. Le risque d’accumulation de substances toxiques augmente donc avec le recyclage.





