Par Samir Abdel-Ghany
Le public l’a connu par ses tableaux sur le Café. Et la fameuse et grandissime actrice Faten Hamama possédait l’une de ses œuvres. C’est un artiste talentueux par nature. Il a étudié l’art de manière académique, il est ensuite parti souvent en Europe pour étudier et pour apprendre, mais sa muse demeure les petites gens et leurs vies. C’est notre artiste Réda Khalil.
A l’occasion du vernissage de son exposition à la salle Art Corner le 2 février, le Progrès Egyptien l’a interviewé. « Mazaj » est le nom de son exposition. Le terme « mazaj » pourrait être traduit par humeur. D’après Khalil, « mazaj » ou l’humeur est la meilleure façon de décrire l’état d’âme des Egyptiens, ainsi qu’une façon d’exprimer leur sens artistique. Et l’artiste de renchérir : « Je cherche à travers mes œuvres mes souvenirs. J’ai une nostalgie incomparable du passé.
Le Café pourrait être une oasis pour les voyageurs, un lieu d’attente, de recherche d’emploi, d’évasion de la routine de la vie. Bref, un lieu où l’être humain pourrait se sentir libre et à l’aise. C’est de même un cocon de musique, d’art et un refuge contre le brouhaha de la vie ». Quant au Café omniprésent dans toutes ses œuvres, il dit : « Je dessine le Café sous diverses formes, et je le refais constamment, mais à chaque fois, j’ai l’impression que c’est la première fois. Mais, qui ne de nous n’a pas entendu la chanson d’Oum Khalthoum « Al-Atlal » 100 fois et à chaque fois, on ressent que c’est la première fois ? Et, on prend du plaisir à découvrir du nouveau.
Le Café est un lieu de découverte de l’âme et de soi. A mon avis, ce n’est pas un simple lieu, mais un être en chair et en os. Mes tableaux sur le café incarnent la lutte de l’être humain pour continuer à vivre et à persister dans ce monde. Et d’ajouter : « L’exposition artistique est comme la littérature, le roman, la poésie, les nouvelles. Avec chaque exposition, j’expose mes sentiments et mon expérience et je laisse les critiques juger. Je dessine car dessiner pour moi est avant tout ma façon de m’exprimer et d’exprimer l’âme d’autrui.
Chaque tableau est une nouvelle expérience et une histoire sans fin». « Mon expérience artistique, poursuit-il, s’inspire de la vaste culture. Je crois que chaque artiste doit avoir sa propre empreinte. A titre d’exemple, nul ne peut dire que De Vinci ressemble à Picasso. Chacun d’entre eux possède son art et dispose de sa technique singulière pour communiquer avec son public. Ce qui m’intéresse c’est que mon public soit fasciné à chaque exposition ». Autour de sa perception de l’art, il affirme : « L’art est une langue universelle, et le bon artiste est celui qui peut convaincre le critique et le citoyen ordinaire par son art. Je veille à ce que le citoyen ordinaire et humble se retrouve dans mes tableaux.