




Dans un geste vibrant d’humanité et de transmission culturelle, l’Autorité générale des Palais de la Culture, présidée par le général Khaled Al-Labbane, a orchestré une visite exceptionnelle au Musée des Arts populaires de Guizeh, établissement phare relevant de l’Académie des Arts du ministère de la Culture. Une journée où la curiosité enfantine s’est mêlée à la profondeur du patrimoine, créant une harmonie rare entre les générations et les mémoires.
Parmi les visiteurs, figuraient de jeunes participants du Forum de l’Enfant Égyptien et des habitués du Centre culturel de Charqiya, guidés par un cortège de personnalités du monde artistique et académique : la professeure Ghada Jabbara, présidente de l’Académie des Arts, la professeure Samar Saïd, doyenne de l’Institut supérieur des Arts populaires, Youssef Raafat, responsable du département de musique au Centre d’Études des Arts populaires, ainsi que l’organisatrice des événements, Wafaa Labib, entourée de membres du forum issus de l’Éducation nationale.
La visite débuta par une déambulation émerveillée à travers les salles du musée. Les enfants, captivés, découvrirent l’histoire de ce temple du patrimoine, fondé en 1957, dont les collections ont été patiemment rassemblées au fil de missions de terrain menées par les chercheurs du Centre d’Études des Arts populaires. Chaque vitrine semblait chuchoter un fragment de l’Égypte d’antan : ses gestes, ses rites, ses outils, ses couleurs.
Sous l’accompagnement éclairé du Dr Mohamed Abou Al-Ala, superviseur du Centre et du Musée, du plasticien Tawfiq Selim, et de Halima Ahmed, conservatrice des lieux, les jeunes visiteurs furent initiés aux différentes galeries thématiques. Devant la salle « Folklore de la Mer », ils découvrirent les secrets des techniques de pêche, les ustensiles de vie côtière et les instruments musicaux rares collectés dans le gouvernorat de Damiette.
Plus loin, la salle dédiée aux célébrations populaires les entraîna dans un voyage à travers les rites de la vie : le saba‘ du nouveau-né, les fiançailles, la henna, les mariages de toutes les provinces du pays. Les étages supérieurs offrirent ensuite un florilège d’objets, de costumes et de scènes patrimoniales méticuleusement préservés.
Le parcours se poursuivit par la découverte des maquettes vivantes qui font la renommée du musée. Là, les enfants observèrent le célèbre cortège du mahmal, qui transportait autrefois la précieuse étoffe destinée à recouvrir la Kaaba. Une émotion palpable s’éleva lorsqu’ils croisèrent les figures miniatures des métiers d’autrefois : le porteur d’eau, le repasseur, l’aiguiseur de couteaux, le vendeur de réglisse… des silhouettes presque effacées du quotidien, mais ressuscitées ici avec tendresse et précision. La journée s’acheva devant la maquette retraçant la route de la Sainte Famille et les scènes lumineuses des fêtes populaires et des jeux traditionnels.
Placée sous la supervision de la Région culturelle du Delta oriental, dirigée par l’écrivain Ahmed Sami Khater, cette visite s’est conclue par un atelier de création artistique. Sous l’œil bienveillant du Dr Mostafa Ghonaim, président de la Fondation Art et Vie à Charqiya, les enfants se sont initiés à la composition de natures mortes, transformant leur émerveillement en œuvres colorées.
Entre émerveillement, apprentissage et transmission, cette journée restera gravée comme une célébration délicate du patrimoine égyptien, vue à hauteur d’enfant — là où se construit l’avenir, nourri par la mémoire vivante d’un peuple.





