Majorité présidentielle et opposants de tous bords à la réforme des retraites campaient dimanche sur leur position au lendemain d’une 4e journée de mobilisation qui a permis aux syndicats de maintenir la pression et de brandir la menace d’une “France à l’arrêt”, rapporte l’AFP.
Le bras de fer continue. En réussissant à rassembler pour la première fois un samedi, entre 963.000 et 2,5 millions de manifestants selon les sources, les syndicats unis emmenés par le binôme CFDT-CGT ont démontré au gouvernement qu’ils pouvaient toujours compter sur le soutien de la rue face au report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
La mobilisation, qui a notamment attiré un public composé de familles et d’opposants profitant de manifestations organisées un jour de week-end, a même connu un léger rebond par rapport à la journée de mardi (près de 2 millions, selon la CGT et 757.000, selon les autorités).
De quoi conforter l’intersyndicale dans sa stratégie. Celle-ci appelle à un cinquième acte le 16 février et agite le spectre, si le gouvernement d’Emmanuel Macron et le Parlement devaient rester “sourds” aux revendications, d’une “France à l’arrêt” le 7 mars, soit après les vacances scolaires.
“La balle est dans le camp” de l’exécutif, a déclaré le leader de la CGT Philippe Martinez avant la manifestation parisienne.
Sur son blog, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a samedi soir de nouveau proposé aux syndicats, “une nouvelle convergence” avec à la clef un rassemblement “un samedi ou dimanche de mars pour entourer en masse l’action”.
En projetant leur mobilisation sur près d’un mois, les syndicats tirent-ils déjà un trait sur les chances de voir trébucher la réforme à l’Assemblée qui entamera ce lundi après-midi sa deuxième semaine de débats?
La première semaine d’examen s’est achevée cahin-caha dans le tumulte d’une polémique soldée par l’exclusion pour 15 jours d’un député LFI sanctionné pour avoir posé, dans un tweet, le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt.
Surtout l’examen du texte avance à pas comptés. Les syndicats réclament qu’à l’Assemblée, l’article 7, qui porte la mesure d’âge, puisse faire l’objet d’un débat et d’un vote. Mais rien n’est moins sûr, alors que les députés de la Nupes ont déposé des milliers d’amendements.
Un total de 15.867 restent à examiner. Les débats doivent se terminer vendredi à minuit.