Il y a des jours dans l’histoire des peuples que nul ne peut oublier, des jours qui font aussi bien l’histoire et la gloire. Ces dates représentent en elles-mêmes des moments importants où toute une Nation a été sauvée. L’année 2013 est marquée par des moments de prime importance, préservant notre chère patrie de tout préjudice à son entité, à son authenticité et à son identité. 2013 demeure inéluctablement ce moment précieux à partir duquel un peuple a tracé son avenir en rejetant les forces de l’obscurantisme et du mal. Un choix assumé avec courage où Peuple et Armée sont soudés jusqu’au bout !
Juillet – 2013 : Joie et liesse
Par Nermine Khattab
Klaxons, feux d’artifice, tambours, pétards, sifflets et cris de joie. La bande-son de la deuxième révolution égyptienne, c’est tout ça à la fois. Une cacophonie hilare, une sarabande jubilatoire, qui ont commencé dès les premiers mots, à la télévision, du général Abdel Fattah Al-Sissi, le ministre de la défense. Quelques minutes plus tard, il mettait un point final à la présidence Morsi. L’Armée égyptienne a apporté son soutien à un plan qui prévoit une brève période de transition politique, suivie par une élection présidentielle et des élections législatives. La foule a exprimé sa joie sur la place Tahrir, au Caire, mais plusieurs craignent des dérapages, après que des heurts eurent fait une quinzaine de morts. Dans une allocution télévisée, le ministre de la Défense, Abdel Fattah Al-Sissi, a présenté la feuille de route mise au point avec l’opposition politique, des représentants des mouvements de la jeunesse égyptienne et des autorités religieuses. Le président de la Haute Cour constitutionnelle, Adli Mansour, remplacera Mohamed Morsi à la tête de l’institution présidentielle. A 19 heures, l’Armée égyptienne a signifié au président islamiste qu‘il n‘était plus président. Vers 21 heures, dans une allocution télévisée, le ministre de la Défense Abdel Fattah Al-Sissi, béret vissé sur la tête, entouré des principaux chefs religieux du pays et du représentant de l’opposition Mohamed El-Baradei, annonçait que la Constitution était suspendue et que Morsi était remplacé par le président de la Haute Cour constitutionnelle, Adli Mansour. Ce dernier prêtera serment jeudi. L’Armée a évoqué peu après la tenue d’une élection présidentielle anticipée et la mise à l’écart de fait de Mohamed Morsi, une annonce accueillie par une explosion de joie par ses opposants qui manifestaient en masse à travers le pays. «Un comité chargé d‘examiner les propositions d‘amendements constitutionnels sera formé», a précisé le général. Un gouvernement regroupant «toutes les forces nationales» et «doté des pleins pouvoirs» sera chargé de «gérer la période actuelle». Ce plan a été discuté durant la journée entre l‘armée, les responsables de l’opposition et les chefs religieux. L’étau s’est resserré autour des Frères musulmans quelques heures après l’éviction de Morsi. Les forces de sécurité ont arrêté le chef du Parti justice et liberté, émanation politique de la confrérie islamiste, Saad El-Katatni. Des mandats d‘arrêt visant près de 300 Frères musulmans ont été délivrés, indique le quotidien local Al-Ahram. Les membres du mouvement dont est issu Morsi sont accusés d‘incitation à la violence et de troubles à la sécurité et à la paix générales. Les autorités ont également fait fermer trois chaînes de télévision favorables à Morsi, dont Egypt 25, la chaîne des Frères musulmans. Selon l‘agence Mena, les directeurs d’Egypt 25 ont été arrêtés peu après l‘annonce de la destitution de Morsi. Les Forces Armées ont mis leur menace à exécution dès l’expiration du délai de 48 heures donné au chef de l’État pour répondre aux attentes des centaines de milliers de manifestants réclamant son départ depuis plusieurs jours. L’Armée a d‘abord pris position dans plusieurs lieux stratégiques du Caire, près du palais présidentiel et devant le siège de la télévision nationale.
Le 30 Juin, une date éternelle
Par Hanaa Khachaba
Le 30 Juin 2013, reste une date mémorable dans l’histoire de l’Egypte. C’est la journée décisive qui a renversé le régime dictatorial des Frères musulmans. Remplis de fureur et d’anxiété, des millions de manifestants sont descendus dans les rues à travers le pays. Il s’agissait de manifestations massives ayant sonné le glas d’une confrérie qui avait pour longtemps manipulé le discours religieux afin d’aboutir à ses fins. Des fins se voulant aux antipodes de celles du peuple égyptien. Les Forces armées égyptiennes avaient donné un ultimatum à l’institution de la Présidence de la République aussi bien qu’aux forces nationales pour se mettre à table afin de tenter de calmer la rue en trouvant une issue à la crise. Néanmoins, l’institution présidentielle a fait fi de l’ultimatum de l’Armée, faisant la sourde oreille aux réclamations des Egyptiens. Redoutant de graves troubles et des dérapages, l’Armée s’est déployée à travers le territoire national pour renforcer la protection des installations vitales et des manifestants. Des millions d’Egyptiens ont investi la rue, appelant à la démission de Morsi. Un seul cri fort agitait toute l’Egypte. C’est bel et bien le cri de la liberté. Les Egyptiens espéraient se libérer du joug d’un mouvement théocratique meurtrier, se permettant tout afin de garder les rênes du pouvoir. A travers l’Egypte, les manifestations secouaient les rues. Les Egyptiens étaient déterminés à reprendre leur pays en main. Ils étaient résolus plus que jamais à rectifier la trajectoire de leur révolution. Les desseins des Frères musulmans étaient alors mis à nu devant le peuple qui s’est soulevé comme d’habitude contre les tentatives de lui voler son identité. Sur l’emblématique place Tahrir, la foule affluait, brandissant des cartons rouges à l’adresse du frériste Mohamed Morsi. Les voix se sont élevées. Une vive colère mêlée d’un grand espoir emplissait les manifestants. Ceux-ci étaient à-cheval sur leurs demandes : « La démission de Morsi et la tenue d’élections présidentielles anticipées ». A Tahrir tout comme dans les parages du palais présidentiel d’Al-Ittihadiya, de même que dans les rues reliant ces deux endroits clés de la Révolution du 30 Juin, les manifestants étaient nourris d’une exceptionnelle détermination les empêchant de quitter les lieux coûte que coûte à moins que Morsi ne plie bagage. Des manifestations anti-Morsi avaient également eu lieu à Alexandrie, deuxième ville du pays, à Mahallah, dans le delta du Nil, ainsi qu’à PortSaïd et Suez, ou encore dans la ville natale de Morsi, Zagazig, au nord-est du Caire. Quand on dit manifestants par millions déferlant dans les rues, on parle des pères de famille, des épouses, des jeunes, des gosses et des gamines. Des familles entières pressentant la perdition de leur cher pays et, rien que pour cela, avaient décidé de hurler un « NON » fort retentissant contre la tyrannie d’un régime traître dont les mains sont souillées par le sang des Egyptiens. Le 30 Juin 2013 n’est pas seulement une journée ancrée dans les annales de l’histoire de l’Egypte. Cette date marque aussi une révolution populaire monstre soutenue par l’Armée et la Police égyptiennes contre un régime dictatorial. Le 30 Juin 2013 a prouvé la solidarité des Egyptiens, toutes obédiences confondues, afin de préserver la patrie contre les tentatives de scission et la sauver du cercle infernal des violences.
Le 14 août : Rab’aa libérée
Par Dr Nesrine Choucri
Bien avant la Révolution du 30 Juin, les Frères musulmans avaient pris d’assaut les rues avoisinantes de la mosquée Rab’aa. La Confrérie terroriste savait déjà que les Egyptiens n’avaient plus de patience, ni de volonté à les voir longtemps au pouvoir. Alors, ils croyaient être capables de faire de ce lieu le nid de leur tactique démoniaque. Or ils ont, par force, mis la main sur cette zone urbaine et résidentielle perturbant le quotidien des habitants de Médinat Nasr. Ces derniers ont immédiatement commencé à rouspéter. Réaction frériste prévue : agression contre les habitants. Beaucoup ont été contraints de quitter leur logement et certains ont été saccagés par les Frères musulmans et les gros bras qu’ils avaient payés pour effrayer tous ceux qui oseraient réclamer une vie décente à l’abri des menaces, des manifestations, des violences et des scènes quotidiennes horribles et foudroyantes jamais vues dans cette banlieue élégante et riche du Caire. Entre la colère et la crainte montante des habitants de Médinat Nasr qui abrite le ministère de la Défense et les manipulations de la Confrérie terroriste, la place Rab’aa s’est transformée en un sit-in marécageux, malpropre, grouillant. Le lieu est majoritairement entre les mains des criminels et des terroristes qui menacent sur les écrans télévisés de semer la haine, la peur et la violence. Autant de menaces de massacrer, de tuer, de faire couler le sang et de faire peur. Bombardement, voitures piégées, et attentats terroristes sont les promesses faites quotidiennement aux habitants de Médinat Nasr et à l’ensemble des Egyptiens et de l’Egypte. Face à ce chaos et cette absurdité, l’Armée et la Police font preuve de patience, de retenue, cherchant à rester à l’écart tout en calmant la population. Des appels à l’évacuation sont lancés notamment par la Police qui voit les plaintes se multiplier dans les commissariats de police. Les appels deviennent plus pressants, plus suppliants, plus insistants. Rien. Les terroristes se croient éternellement impunis et cherchent à attirer la population et les innocents pour s’en servir comme des boucliers en cas de tentatives de dispersion.