Mes échanges avec l’écrivain romancier Robert Solé durent depuis 30 ans et sont intéressants.
Lire ses romans est indispensable car ils sont liés à l’Egypte. J’ai souvent eu un rendez-vous avec Solé, lors de mon congé estival pour mener une discussion intéressante et profiter de son style gracieux. Parmi ses plus importants romans je cite “Le Tarbouche”, “Le Sémaphore d’Alexandrie”, “La Mamelouka” et “Une soirée au Caire”. Ses recherches et ses romans historiques sont innombrables, dont notamment “Dictionnaire amoureux de l’Egypte”, “Le grand voyage de l’Obélisque”, “Bonaparte à la conquête de l’Egypte”, “La vie littéraire de Ramsès II”, “Champollion”, et bien entendu “Sadate” que le romancier qualifie d’homme d’Etat qui a réussi, à travers le discours… qu’il a prononcé, de changer la face de l’Histoire.
Il parle également de la visite de Sadate en Israël, qui a impressionné le monde et qui a débouché sur le traité de paix, quatre années après la victoire remarquable d’Octobre et l’émergence du premier choc pétrolier qui a eu ses impacts sur les économies arabes. Sadate a réussi à se présenter en tant qu’homme proche du peuple et des paysans, tout en permettant à son épouse Jihane de devenir Première dame pour ainsi œuvrer en faveur des droits de la femme.
L’écrivain a souligné que 11 ans de pouvoir avaient leurs poids et étaient plus efficaces que les 19 années de pouvoir de Moubarak.
Le plus fameux et le plus populaire des romans de Solé est “Le Tarbouche”, prémice de sa production littéraire.
Dans ce roman, l’écrivain parle de son enfance. Né alors dans une famille syro-libanaise ayant vécu en Egypte il y a plusieurs générations. Quant au livre “Ils ont fait l’Egypte moderne”, l’œuvre est considéré comme une importante encyclopédie et une référence portant sur les personnes les plus influentes en Egypte, allant de Mohamed Ali jusqu’au Président Al-Sissi, en passant par le khédive Ismaïl, Saad Zagloul, Hoda Chaarawy, Oum Kolthoum, Nasser et Sadate, dont l’assassinat “ressemble à celui de Kennedy”, souligne le romancier. (…) Quant au “Dictionnaire amoureux de l’Egypte”, qui a été traduit en arabe, il fait partie d’une collection de 50 livres sur d’autres pays. (…) Dans ce dictionnaire, Solé jette la lumière sur 50 mots indissociables de l’Egypte, dont entre autres, Héliopolis, les Pyramides, foul medames et “maalesh”.
Robert Solé a évoqué la révolution du 25 janvier et en fait une analyse dans plus d’un écrit, affirmant son admiration quant aux aspects positifs de cette révolution et l’esprit civil cohérent entre jeunes et cheikhs, riches et pauvres, musulmans et chrétiens, en l’absence de l’idéologie islamiste. (…) “Billets” est l’un de ses derniers livres, qui constitue un clin d’œil ou une manière d’aborder l’actualité. Parmi 1.100 billets, Solé a choisi 180 en dernière page du Monde, pour illustrer nos soucis et nos manies.
La primauté de Solé réside dans sa capacité à donner un coupe de projecteur sur la laïcité et la modération de l’Egypte, ayant foi que le peuple égyptien est religieux de nature et n’accepte pas l’extrémisme et que la religion existe sans que certaines parties l’exploitent à des fins sociales ou politiques, afin d’éviter l’islam politique.
Solé juge que l’Egypte a été toujours un pays de citoyenneté et un pays ouvert sur le monde ayant excellé dans la cohabitation mondiale.