Qui a dit que l’art devait avoir des bornes ou des limites ? Nul ne peut le dire. L’art existe pour briser les règles, pour transgresser, pour se libérer de toute contrainte. L’art c’est surtout cette capacité à donner à la créativité des ailes pour s’envoler vers des contrées lointaines, magiques et féeriques.
Evidemment, comme toute autre discipline, il ne peut être à l’abri des changements qui s’opèrent dans le monde actuel. Par conséquent, il était tout à fait ordinaire qu’il soit influencé par la numérisation de la planète, et par la technologie de pointe. Cela a ouvert la porte à l’art numérique. L’art numérique désigne un ensemble varié de catégories de création utilisant les spécificités du langage et des dispositifs numériques, ordinateur, interface ou réseau. Il s’est développé comme genre artistique depuis la fin des années 1950. Mais, connaît ces beaux jours de nos jours, et en Egypte, il bat son plein.
Portée par la puissance de calcul de l’ordinateur et le développement d’interfaces électroniques autorisant une interaction entre le sujet humain, le programme et le résultat de cette rencontre, la création numérique s’est considérablement développée en déclinant des catégories artistiques déjà bien identifiées. En effet, des sous-catégories spécifiques telles que la « réalité virtuelle », la « réalité augmentée », « l’art génératif », « l’art interactif », et « intelligence artificielle », viennent compléter les désignations techniques du Net-art, de l’imagerie numérique ou de l’art robotique.
Si on peut aujourd’hui concevoir dans des logiciels 3D pratiquement tous les objets dont nous nous servons, dans lesquels nous nous déplaçons et habitons, pourquoi pas les sculptures ? Évidemment, celui qui les conçoit n’a pas (pour l’instant) les rapports au toucher ni au corps. Il ne peut dans un premier temps que “sentir” et imaginer. Et c’est ce que fait constamment l’artiste quand il conçoit une œuvre, mentalement ou sous la forme d’une esquisse. Par contre le numérique brise toutes sortes de limites, il offre l’accès à des recherches de formes tout simplement impossibles à concevoir mentalement, et aussi à la perte de toutes contraintes physiques de gravité, de solidité, de faisabilité, de taille, à la fin du socle, à l’intégration du mouvement. Une sculpture digitale peut très bien flotter dans l’espace, être gigantesque ou minuscule, ou ne pas avoir de dimension fixe, ni même de dimension, et être physiquement impossible.
Ahmed Naguib est l’un de ces jeunes artistes qui recourent à l’art numérique et à la sculpture digitale. Au cours de la dernière période, il a réalisé un véritable élan dans ce domaine, notamment après avoir créé une sculpture extrêmement réaliste de l’acteur de renommée internationale Omar Al-Chérif. Une fois que la sculpture a été présentée dans une des expositions, l’artiste s’est retrouvé dans la ligne de mire. Son œuvre a pu facilement capter les regards et attirer l’attention.
A l’origine, Ahmed Naguib a fait ses études à la Faculté des sciences de l’Informatique, après quoi, il a suivi des cours en ligne et acheté des Etats-Unis (pays numéro 1 en la matière) des livres spécialisés dans ce domaine.
En accumulant les informations et améliorant ses compétences, Naguib a alors commencé de faire des dessins via l’art numérique et les présenter sur des plateformes internationales en ligne. C’est ce qui lui a permis de décrocher une bourse d’études aux Etats-Unis en 2014. Il a eu la chance de côtoyer de nombreux artistes aux Etats-Unis dans ce domaine et de se faire une véritable renommée en la matière.
De retour en Egypte, le jeune Naguib commence à participer à des expositions à l’Université américaine au Caire ou encore à des expositions à Tagamoe Khames. Ses expositions lui permettaient de faire des recettes et de se faire connaître. Il a même participé à des expositions à Naples en Italie.
Au sujet de sa sculpture digitale de l’acteur Omar Al-Chérif qui a attiré autant les regards, Naguib a assuré que sculpter ou dessiner un portrait nécessite d’abord de regrouper plusieurs photos de la personne ciblée. L’idée c’est d’avoir plusieurs angles de son visage et de son anatomie pour être capable de bien l’imaginer et bien la représenter. « Mon objectif était de reproduire Omar Al-Chérif méticuleusement », a-t-il dit. Il a choisi la personnalité d’Omar Al-Chérif car ce dernier est très célèbre et sa popularité dépasse toutes les frontières.
Naguib rappelle aussi qu’une bonne reproduction nécessite également d’étudier l’anatomie, l’éclairage et l’impact des jeux de lumière et de l’ombre sur le corps de l’être humain.
Ayant l’objectif de parvenir à la même hauteur des grands artistes qui travaillent pour Walt Disney, l’œuvre Omar Al-Chérif lui a pris 3 mois.