Seconde Légende : Le Cheval Ailé Pour le deuxième Fanous de ce Ramadan, une autre sculpture envoûtante de Mohamed Abla. Une beauté en bronze .. Un Fanous aux allures des Mille et une Nuits ! Les ombres dansantes se mêlent aux songes des derviches tourneurs, laissant la place à une créature mythique. L’apparition soudaine de ce centaure impérial transperce la lumière qui inonde la terre et se fait réelle. La résurrection, comme par magie, de cette créature millénaire, aveugle les derviches ! Nul ne sait d’où elle surgit. Une lueur d’un autre monde s’anime sur le mur. Mais qui ose perturber la paix des prières ? Un centaure élégant et étrangement vêtu, arrivant au galop, émerge sous les yeux émerveillés des derviches. Il porte sur son corps ailé, un jeune cavalier au regard distant. Le chuintement discret du frottement des ailes de ce bel animal, parfume les airs d’un chuchotement antique. Tel un chant venu d’un autre temps, les sons doux de l’envol de ce cheval mythique assourdissent l’audience, déjà éprise de cette venue intrigante. Le cavalier, beau, svelte et impérial, est lancé dans une cavalcade imaginaire à travers des rayons de lumières émanant du beau Fanous. Avec grandeur, il s’envole dans un galop foudroyant vers les fenêtres de nos vies. Les derviches éblouis par la lumière redressent leurs têtes déjà étourdies par les prières ramadanesques et suivent de leurs yeux émerveillés la scène changeante des ombres. Le centaure ailé se faufile avec délicatesse parmi les innombrables fils de lumière, son cavalier le guidant avec agilité vers la source de cet astre étrange. Et c’est à ce moment, qu’une voix mélodieuse et façonnée, vient couver les derviches comme un nuage de mots. “ Je suis le noble prince Rama et je reviendrai avec chaque danse la Lune. Soyez tous bénis, ô derviches du Ramadan sacré.” La voix du cavalier raisonnant au contact du bronze, se divise en mille échos majestueusement prononcés. Les derviches se hâtent pour admirer de plus près cette apparition époustouflante et s’inclinent devant le Prince de la Lune. Leurs mains sont levées dans une humble acceptation des dons princiers. Les lumières du Ramadan les baignent dans une béatitude délicieuse. Et comme par enchantement, on entend, de très loin, les anges de ce bel astre qu’est la lune, murmurer leurs psaumes dans une supplication céleste. Leurs chants se mêlent aux prières des derviches dans une symphonie enivrante. Quand soudain … La suite … Demain