La culture est un élément catalyseur du développement
Sénatrice, conseillère culturelle, chef de l’Autorité nationale de la traduction, professeur de traduction à la faculté des Langues, département de français, Dr Camelia Sobhi a assumé plusieurs postes, tous au service de la culture et de l’éducation en Egypte. Sa grande ambition est de faire de la culture un pont de communication et d’entente entre les peuples du monde entier et en particulier ceux d’Afrique. Quant au dossier de l’éducation, elle œuvre de tout son cœur pour le moderniser à l’ère du numérique.
Dr Camelia Sobhi a accordé une interview exclusive au Progrès Egyptien autour de sa vision envers des dossiers comme la culture et l’éducation. Une vision d’une sénatrice qui s’est vouée à sa patrie.
*Vous avez été désignée au poste de sénatrice, ne trouvezvous pas qu’il s’agit d’un véritable élan pour les femmes ?
Je pense que c’est l’âge d’or pour la femme en Egypte, parce qu’on a de plus en plus d’opportunités d’avoir accès à des postes dont on avait la possibilité auparavant. Je ne vais pas parler des femmes ministres, et des juristes. Mais aussi au sein du Sénat, nous sommes à peu près 40 femmes dont 20 ont été sélectionnées par l’Etat. Pour un total de 300 sénateurs et sénatrices, je pense que nous avons été choisies d’une façon pertinente. Je vois cela à travers l’activité de mes collègues. C’est un atout pour la femme : nous avons actuellement 100 femmes égyptiennes qui sont des députés, c’est quand-même du jamais-vu au sein des deux chambres du Parlement en Egypte.
* Votre rôle au sein du Sénat vous permet-il de poursuivre cet intérêt que vous portez au dossier de la culture et de l’éducation en Egypte ?
Voilà, je suis membre du comité pour l’enseignement supérieur et la recherche au sein du Sénat, mais aussi de la télécommunication. Donc, nous avons plusieurs casques à porter au sein dudit comité. Nous nous attaquons à plusieurs dossiers. Il faut reconnaître que nous avons aussi la chance de communiquer avec les ministères concernés pour certains dossiers à l’instar de l’enseignement à distance. N’oublions pas que dans la période du covid-19, cette technique était d’un grand secours à l’époque, mais elle ne peut pas quand-même constituer une base f iable pour l’éducation. Outre les dossiers de télécommunications en général. C’est dans cette veine que j’avais proposé au départ une loi sur la conservation de la vie privée sur les réseaux sociaux. Il y a une loi qui n’est pas encore entrée en vigueur, il reste sa réglementation, mais nous évoluons dans ce sens. Il y avait une autre proposition que j’ai soumise au Sénat concernant la fondation d’un centre pour l’Afrique. J’ai travaillé énormément avec les pays africains lorsque j’assumais la responsabilité du dossier de la coopération internationale au sein du ministère de la Culture. A l’époque, on faisait régulièrement des festivals en provenance de pays africains. J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs pays africains dans le cadre des échanges culturels comme le Sénégal et le Congo. Les pays en voie de développement n’ont pas de grands atouts économiques, mais ils ont un grand atout culturel et civilisationnel. C’est pourquoi, j’ai soumis cette proposition au Sénat, elle consiste à créer un grand centre culturel qui concerne l’Afrique. J’avais deux buts : faire connaître davantage l’Afrique aux Egyptiens notamment du point de vue culturel à l’instar de la musique et du cinéma africain. Mon deuxième but est d’envoyer un message aux Africains : les Egyptiens s’intéressent fortement à leur culture et que l’Egypte est ouverte à leur art, culture et civilisation africains. Un autre volet est lié à ce projet : c’est la formation. L’Egypte est riche par des lieux uniques qui peuvent mettre en place une formation artistique et professionnelle pour les Africains. Et il en est de même pour les Africains. La perspective de l’échange est importante pour mettre en place des relations équilibrées entre les pays. Il y a aussi l’industrie culturelle. En France, l’industrie culturelle permet de réaliser un chiffre d’affaires qui est énorme qui alors ajoute au produit brut national des chiffres importants. J’ai aussi appris beaucoup des Indiens qui réalisent d’importantes recettes grâce à l’industrie culturelle. Idem pour la Chine. Donc, ce centre sera l’opportunité pour que la culture devienne un élément catalyseur du développement économique. En d’autres termes, la culture ou l’industrie culturelle peut soutenir le développement entre les pays africains.
*Vous avez déjà représenté l’Egypte à l’étranger comme conseillère culturelle en France. Pouvez-vous nous en parler d’autant plus que l’Egypte est le pilier de la culture au Moyen-Orient.
C’était une très grande responsabilité, mais aussi une chance inouïe pour moi. Parler de culture, dans un pays de la culture, un pays qui connait vraiment la valeur de la culture et qui aime la pluriculture, c’est une opportunité. En France, j’ai appris à avoir du goût pour toutes les cultures du monde. C’était une expérience extraordinaire. J’ai passé six ans à promouvoir la culture égyptienne en France. Comme l’Egypte dispose d’un bureau culturel en plus d’un petit centre culturel qui est un lieu d’échanges culturels non seulement avec les Français, mais aussi avec les autres nationalités en France. En France, il y a toutes les nationalités du monde. C’est un contact assez exceptionnel. Déjà, je peux dire que nous avions un atout : celui que l’Egypte est une véritable passion pour les Français surtout en ce qui concerne l’Egypte ancienne. Moi, j’ai basé mon programme sur l’Egypte contemporaine. Je ne voulais qu’on reste simplement dans l’Histoire, ce qui est un grand avantage. Donc, il y avait un volet concernant l’Egypte ancienne, notamment pharaonique. Et, je tenais à présenter dans ce cadre les égyptologues égyptiens et à mettre en relief leurs découvertes. Pour de pareils événements, nous pouvions accueillir une centaine de personnes, voire nous étions au complet.
Je tenais à ce que le programme *Vous avez été désignée au poste de sénatrice, ne trouvezvous pas qu’il s’agit d’un véritable élan pour les femmes ? Je pense que c’est l’âge d’or pour la femme en Egypte, parce qu’on a de plus en plus d’opportunités d’avoir accès à des postes dont on avait la possibilité auparavant. Je ne vais pas parler des femmes ministres, et des juristes. Mais aussi au sein du Sénat, nous sommes à peu près 40 femmes dont 20 ont été sélectionnées par l’Etat. Pour un total de 300 sénateurs et sénatrices, je pense que nous avons été choisies d’une façon pertinente. Je vois cela à travers l’activité de mes collègues. C’est un atout pour la femme : nous avons actuellement 100 femmes égyptiennes qui sont des députés, c’est quand-même du jamais-vu au sein des deux chambres du Parlement en Egypte. * Votre rôle Sénat vous au sein du soit diversifié, d’autant plus que je suis depuis toujours dans le milieu culturel et je m’intéresse énormément à la culture. Ainsi, toutes les deux semaines, nous avions des expositions de plasticiens égyptiens, ainsi que des soirées régulières de littérature. J’essayais d’accueillir des hommes de lettres ou des intellectuels égyptiens. Nous organisions des semaines autour d’un écrivain égyptien.
En 2006, lors du décès du grandissime écrivain Naguib Mahfouz, j’ai invité Gamal Al-Ghittani, Mohamed Salmaoui, Gamal Qotb. Ce dernier faisait les illustrations des couvertures des livres de Naguib Mahfouz et nous en avons fait une exposition au public. Et, il y avait le côté littéraire, mais aussi le côté artistique.