La ville de Smenoud, dans le gouvernorat de Gharbiya, l’une des anciennes capitales de l’Égypte antique, connaît actuellement une vaste opération de réhabilitation et d’embellissement. Les artères principales et les places publiques se transforment progressivement en un musée à ciel ouvert, où l’histoire millénaire reprend vie à travers l’art.
Par Névine Ahmed
Sous la supervision du maire de Smenoud, M. Abdel Aal, et de plusieurs responsables du gouvernorat, les travaux sont menés avec l’appui du service local d’assainissement et d’embellissement. Mais ce qui distingue particulièrement ce projet, c’est la mobilisation spontanée et passionnée d’un groupe de jeunes volontaires. Leur objectif : rendre hommage au riche passé de leur ville, autrefois capitale de l’Égypte antique.
Les trottoirs sont repeints, les poussières et détritus éliminés. Des fresques murales saisissantes ornent désormais les façades. Ces œuvres représentent des divinités emblématiques comme Horus, ainsi que des portraits de souverains de l’Égypte ancienne, recréant une atmosphère historique au cœur de l’espace urbain contemporain.
Ce projet ne se limite pas à un simple embellissement esthétique. Il s’inscrit dans une démarche de valorisation patrimoniale et de sensibilisation culturelle, reliant la jeunesse d’aujourd’hui à la grandeur de ses ancêtres.
Sarah Zayed, étudiante à la faculté des beaux-arts de l’Université de Mansoura et originaire de Smenoud, a été choisie pour contribuer à cette campagne de transformation urbaine. Sous la supervision des autorités locales, elle a réalisé une grande fresque pharaonique sur le mur jouxtant le Conseil municipal, dans le quartier du centre-ville et du temple.
La jeune artiste explique que l’objectif de son œuvre est de documenter visuellement l’histoire de Smenoud, en rendant hommage à ses racines pharaoniques à travers la langue hiéroglyphique et les divinités de l’époque.
« J’ai choisi de représenter des figures majeures de la mythologie égyptienne, notamment Horus, fils d’Isis, ainsi que la déesse Isis elle-même, en lien avec le temple de Behbeit El-Hagar, dont le nom apparaît sur le mur en hiéroglyphes sous la forme Per-Hebet. J’ai également intégré l’image du dieu Anhur-Shu, divinité associée au temple de Smenoud », explique-t-elle.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne Un mur, une histoire, lancée par la préfecture pour promouvoir l’identité visuelle des villes et restaurer leur patrimoine culturel dans l’espace public. La fresque, entièrement réalisée sur une base volontaire, a reçu un accueil très positif de la population, qui a salué à la fois l’esthétique et la symbolique de cette représentation reliant passé et présent.
De son côté, le gouverneur de Gharbiya, le général Achraf El-Guendy, a salué cette action comme un modèle à suivre, soulignant que l’implication de la jeunesse dans des projets de développement culturel et urbain constitue un pilier fondamental pour raviver l’identité des villes égyptiennes.
« Ces œuvres n’auraient pu voir le jour sans la collaboration exemplaire entre les institutions locales et les habitants. Elles traduisent l’esprit de participation citoyenne et d’appropriation du patrimoine qui anime notre jeunesse », a déclaré le gouverneur. Il a également annoncé son intention d’étendre l’expérience de Smenoud à d’autres villes du gouvernorat, dans le cadre de la stratégie globale visant à renforcer l’attractivité urbaine et le lien entre les générations avec l’histoire locale.