Par Mahmoud Al-Alayli
(Journal Al-Masry al-Yom)
Le nombre d’élèves égyptiens inscrits dans les différents cycles de l’éducation préuniversitaire, est estimé à plus de 25 millions d’élèves. C’est un très grand chiffre qui dépasse peut-être le nombre d’habitants de plusieurs pays, comme certains pays, que d’aucuns insistent à comparer l’Egypte avec la qualité de l’éducation dans ces pays, comme la Finlande, le Qatar et Singapour. La comparaison n’est pas dans notre intérêt, non seulement à cause du grand nombre d’élèves, mais à cause de certaines raisons compliquées qui se sont encore accumulées au fil du temps, débouchant sur une détérioration du processus éducatif, alors que d’autres pays avançaient à pas de géant. Il faut reconnaître que des efforts louables et tangibles sont déployés par le ministère égyptien de l’Education, depuis l’arrivée de Dr Tarek Chawki à son poste. Le ministre a donc procédé à mettre en oeuvre un plan stratégique à long et à court termes pour développer l’éducation, appuyé là par les plus hautes autorités convaincues de la priorité de ce dossier pour réaliser le progrès et le développement de l’Etat. Le ministère de l’Education a donc procédé à faire introduire la technologie dans le processus éducatif et a parallèlement entrepris des démarches pour changer la philosophie de l’éducation basée sur le “parcoeurisme”. Les méthodologies d’évaluation ont alors changé de façon catégorique, pour effectuer un vrai changement au niveau de la pensée tant des élèves que des enseignants. Cela était clair en voyant le changement de la carte d’adhésion aux universités avec la fin de l’année scolaire passée. Mais… Reste que tous ces travaux d’Hercule ne garantissent pas une classe avancée au niveau de la qualité et de l’excellence de l’éducation sur le plan mondial à court terme. Ces méthodologies s’avèreront incompatibles à long terme. C’est là l’essence de notre article. Il est considéré positif de bénéficier des expériences réussies dans certains pays à ce niveau, mais comment aurait-il un impact positif sur l’élève égyptien au vu de ces grands nombres d’étudiants d’une part, et de ce système éducatif désuet de l’autre, alors que le monde avancé est dans une course contre la montre pour assurer à ces citoyens une éducation de qualité, particulière et contemporaine ? Là, nous nous demandons : pourquoi l’Egypte n’a pas son expérience particulière au vu de ces conditions, notamment après le succès réalisé avec l’introduction de la technologie et avec l’éducation à distance expérimentée à l’ère de la pandémie du coronavirus ? Pourquoi n’a-t-on pas notre expérience particulière, d’autant que les méthodologies d’évaluation ont changé ? Les questions les plus essentielles sont : qu’exigent les décideurs et les responsables des plans, d’un élève au cycle pré-universitaire ? Peut-on se passer du présentiel physique des élèves dans les établissements scolaires pour cinq jours par semaine ? Comment peut-on compenser une partie de cette interaction humaine réalisée par la présence physique des élèves et des enseignants ? Comment surtout, peut-on assurer au marché du travail, les personnes qualifiées et compétentes qu’il exige, à un moment où la carte d’affaires change radicalement d’une année à l’autre ? Poser ces questions et y trouver des réponses est important, afin de ne pas voir les stratégies d’éducation réussir, alors que nous sommes toujours à la même place au niveau de la qualité de l’éducation, au moment où les autres ont fait évoluer leur processus et nous ont laissés prisonniers de leurs méthodologies anciennes, qui “étaient” à un certain moment réussies. Il faut changer le concept traditionnel de l’éducation. Il ne s’agit pas seulement de multiplier le nombre d’établissements scolaires, alors que la performance des enseignants reste traditionnelle. Réduire le nombre d’élèves dans les classes et changer la philosophie des évaluations sont des idées hors de la boîte, à un moment où il faut plutôt faire exploser cette boîte et en sortir, sans crainte, pour introduire “un modèle égyptien”, qui s’intéresse à former un étudiant capable de choisir sa voie sur le marché du travail.





