La sourate Ar-Rahman, l’une des plus poétiques et profondes du Coran, s’ouvre par l’un des plus beaux noms de Dieu : «Ar-Rahman» – Le Tout Miséricordieux. Dès les premiers versets, elle installe le ton :« Le Tout Miséricordieux. Il a enseigné le Coran. Il a créé l’homme. Il lui a appris à s’exprimer clairement. » (versets 1 à 4)Ce début souligne que la miséricorde de Dieu se manifeste d’abord dans le don de la connaissance, la création harmonieuse de l’être humain, et sa capacité à communiquer – éléments fondateurs de la civilisation humaine.La sourate déploie ensuite une fresque magnifique de l’ordre cosmique, où le soleil, la lune, les étoiles, les mers et les plantes obéissent tous à des lois précises, expression directe de la sagesse divine :«Le soleil et la lune [évoluent] selon un calcul [minutieux],Et l’herbe et les arbres se prosternent.» (versets 5-6)Le verset qui revient tel un refrain lancinant tout au long de la sourate est:«Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?» (verset 13, répété 31 fois)Cette répétition marque les esprits et invite l’humain à contempler humblement les innombrables grâces qu’il reçoit sans les mériter : la beauté du monde, la justice dans la création, la possibilité du repentir, et les promesses du paradis.La sourate évoque aussi la justice divine, en opposant clairement les sorts des injustes et des pieux :«Pour celui qui aura craint de comparaître devant son Seigneur, il y aura deux jardins.» (verset 46)Ainsi, Ar-Rahman n’est pas seulement un poème cosmique, c’est un appel vibrant au cœur humain : reconnaître les bienfaits, vivre dans la gratitude, respecter l’équilibre de la création, et aspirer à la miséricorde dans l’au-delà.Elle se termine par ce rappel solennel :«Béni soit le nom de ton Seigneur, Plein de majesté et de noblesse !» (verset 78).