Les nuits alexandrines ont un parfum d’éternité. Et sous les voûtes du palais de la culture d’Al-Anfouchi, ce parfum s’est mêlé, ce soir-là, aux sons, aux rires et aux émotions partagées, à l’occasion d’une nouvelle soirée du festival « L’Été de notre pays 5 », porté avec ferveur par l’Autorité générale des palais de la culture, sous la présidence du général Khaled Al-Labbane.
Dans le cadre des festivités estivales du ministère de la Culture, la scène du palais a accueilli un moment de grâce : un spectacle de marionnettes tout en poésie, présenté par la troupe des Pionniers dédiée aux personnes aux besoins spécifiques, sous la direction sensible de l’artiste Hicham Nosrat. Le public – composé de figures culturelles, de personnalités locales, d’estivants et de simples amoureux de la scène – a vibré à l’unisson, au rythme des créations animées et des chansons de l’âme alexandrine.
Les fils invisibles de l’émotion
Parmi les morceaux choisis, des titres aux accents de nostalgie ont embrasé les cœurs : « Alexandrie, vague d’amour », « Nam ya Gergawy », ou encore l’irrésistible opérette « La Grande Soirée », où l’arlequin, la gazelle et l’inimitable Aragoz ont ressuscité l’esprit des foires d’antan.
Mais la magie ne s’est pas arrêtée là. La troupe de Sohag pour les arts populaires, menée avec fougue par Mohamed El-Razz, a ensuite emporté l’assistance dans un tourbillon de danses tribales, de chants à la rababa et de jeux du bâton issus du folklore ancestral. Une performance brute et envoûtante, où le sable du Sud semblait vibrer sous les pas cadencés des danseurs.
Une dernière note suspendue
Enfin, comme un baume posé sur cette effervescence, la voix du chanteur Essam Abdallah a enveloppé la salle d’un halo de douceur. Porté par les échos du mizmar et les pulsations des tambourins, il a livré des chants emblématiques tels que « Sohag et sa magie », « Palmier haut », « Nous sommes les enfants de Sohag », pour finir en beauté avec le générique bouleversant de la série « La Porte de Helwan ».
Le festival « L’Été de notre pays », qui se poursuivra jusqu’au 27 août, est plus qu’une simple célébration artistique. C’est une déclaration d’amour au patrimoine égyptien, une main tendue au peuple, une scène ouverte à toutes les voix. Organisé par la direction centrale des affaires artistiques sous la houlette de l’artiste Ahmed El-Shafie, en collaboration avec les directions des festivals, de la musique et des arts populaires, et les branches culturelles d’Alexandrie et de la région du Delta, l’événement offre gratuitement une mosaïque de spectacles vivants.
Dans ce carrefour entre tradition et modernité, l’art devient lien, l’été devient mémoire, et Alexandrie, encore une fois, nous rappelle qu’elle est bien plus qu’une ville : un poème vivant.