Les Européens ont exprimé leur solidarité avec Paris dans la crise des sous-marins avec les Etats-Unis et souligné l’importance de renforcer l’autonomie stratégique de l’UE, mais plusieurs pays ont insisté pour préserver la relation transatlantique, lors d’une réunion mardi à Bruxelles, selon l’AFP.
L’affaire faisait planer une menace sur la poursuite des négociations sur le traité de libre-échange entre l’Union européenne et l’Australie, ainsi que sur la tenue d’une première réunion du conseil américano-européen sur les technologies et le commerce, la semaine prochaine aux Etats-Unis.
La crise est “un signal d’alarme pour tous dans l’UE”, a jugé le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires européennes Michael Roth.
“Nous devons nous poser la question de la façon de conforter notre souveraineté, comment nous pouvons montrer plus d’unité sur les questions de politique extérieure et de sécurité”, a-t-il dit.
Il a indiqué comprendre “très bien la déception” de Paris après l’annonce d’un pacte, baptisé AUKUS, entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, qui a entraîné la rupture par Canberra d’un mégacontrat d’achat de sous-marins français.
Le secrétaire d’Etat français Clément Beaune a aussi appelé l’UE à une “prise de conscience” sur la nécessité de renforcer son autonomie stratégique vis-à-vis de son allié américain.
“On l’a vu dans la crise afghane, on le voit dans cette tension du moment”, a-t-il déclaré, en référence au retrait chaotique de l’armée américaine d’Afghanistan en août.
Une opinion également exprimée par le vice-président de la Commission, Maros Sefcovic: “Après Kaboul, après AUKUS, il était naturel que nous arrivions à la conclusion que nous devons plus nous concentrer sur l’autonomie stratégique”.
Le président du Conseil européen (l’institution représentant les Etats membres), Charles Michel, a de son côté indiqué avoir eu en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York un “échange franc, direct et animé” avec le Premier ministre australien Scott Morrison.