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Home Mini reportage

Sur les rails du développement: Le projet pharaonique du train électrique égyptien

par Le progres Staff
August 10, 2025
in Mini reportage
Sur les rails du développement: Le projet pharaonique du train électrique égyptien 1 - Le Progrès Egyptien
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Le train électrique à grande vitesse est bien plus qu’un projet de transport en Égypte ; il est le fer de lance d’une révolution infrastructurelle et économique. En connectant les grandes villes et les zones de production du nord au sud, de la mer Rouge à la Méditerranée, ce vaste réseau ferroviaire vise à stimuler la croissance, à dynamiser le tourisme et à créer une nouvelle colonne vertébrale logistique pour le pays. Avec les premières livraisons de trains et un chantier qui progresse à un rythme soutenu, l’Égypte est en train de se doter d’un moyen de transport moderne et écologique qui promet de transformer profondément la mobilité et le développement à l’échelle nationale.

De la mer Rouge à la Méditerranée : Le train à grande vitesse, un pont pour la croissance

Par Ghada Choucri

L’Égypte est en train de se doter d’une infrastructure de transport ferroviaire d’une ampleur inédite. Avec la mise en œuvre de son projet de train électrique à grande vitesse, le pays s’apprête à révolutionner la mobilité des passagers et le transport de marchandises. Ce réseau, conçu comme un projet de développement majeur, vise à relier les extrémités du pays, de la mer Rouge à la Méditerranée, et à stimuler la croissance économique et touristique en connectant les zones urbaines, industrielles et agricoles clés. Le projet, qui a déjà vu l’arrivée des premiers trains, est bien avancé, marquant une étape cruciale vers la modernisation de la logistique et des transports égyptiens.

Un projet colossal pour un pays en pleine mutation

Le ministère égyptien des Transports a récemment confirmé des progrès significatifs dans le projet de train électrique à grande vitesse, soulignant l’avancement des travaux d’installation des rails et de finition des gares. Ce projet, qualifié de “nouvelle colonne vertébrale du développement” par le gouvernement, est bien plus qu’une simple ligne de chemin de fer : il s’agit d’une vision stratégique pour l’avenir de l’Égypte. En effet, le réseau est conçu pour relier l’ensemble de la République, créant de nouvelles artères de développement et servant de nombreuses zones urbaines, industrielles et touristiques, qu’elles soient existantes ou en devenir. Il permettra également de créer des corridors logistiques essentiels, reliant la mer Rouge et la Méditerranée, le nord et le sud du pays, les zones industrielles aux ports maritimes et les régions agricoles modernes aux zones de consommation.

Le projet prévoit un réseau de trois lignes principales totalisant 2000 km et desservant 60 gares. La première ligne, baptisée “Ligne Verte”, s’étendra sur 660 km, reliant Ain Sokhna sur la mer Rouge à Matrouh sur la Méditerranée, en passant par la Nouvelle Capitale Administrative, Le Caire, Alexandrie et Alamein. Cette ligne seule sera une “nouvelle Canal de Suez sur rails”, offrant une liaison terrestre sans précédent entre les deux mers. Les travaux de construction des gares de cette première ligne sont déjà achevés, les efforts se concentrant désormais sur les finitions, les ponts et l’installation des voies.

Un parc de matériel roulant à la pointe de la technologie

Le déploiement du réseau ferroviaire s’accompagne de l’arrivée d’un matériel roulant moderne et diversifié, fabriqué par la société allemande Siemens, partenaire clé du projet. Le ministère a annoncé la livraison du premier train régional, modèle “Desiro”, en Égypte. Au total, 15 des 34 trains régionaux “Desiro” ont été fabriqués. Pour les trains à grande vitesse, cinq des quinze trains “Velaro” sont déjà produits, et le premier devrait arriver en Égypte dans ce mois d’août. Le transport de marchandises n’est pas en reste, avec la fabrication complète de 14 des 20 locomotives “Vectron” destinées au fret. Cette diversification des trains (rapides, régionaux et de fret) vise à offrir une solution de transport moderne et adaptée à tous les niveaux de revenus.

La vitesse est un élément clé de ce nouveau réseau. Le train rapide atteindra une vitesse opérationnelle de 230 km/h, tandis que le train régional circulera à 160 km/h. Les trains de marchandises, quant à eux, rouleront à 120 km/h. Cette performance permettra de relier les villes éloignées de manière plus rapide et plus confortable, faisant de ce projet un saut civilisationnel dans le domaine du transport ferroviaire à traction électrique.

Les bénéfices multiples d’un projet d’envergure nationale

Le nouveau réseau ferroviaire à grande vitesse promet d’avoir des retombées considérables sur l’économie et la société égyptienne. L’un de ses principaux atouts est la création de corridors logistiques stratégiques. En reliant les zones de production industrielle, comme Ain Sokhna, le 6 Octobre, Borg El Arab et Assouan, aux principaux ports d’exportation d’Ain Sokhna et d’Alexandrie, le projet favorisera un développement économique et commercial soutenu.

De plus, le secteur agricole bénéficiera directement de cette infrastructure. Les nouvelles zones de production agricole, telles que New Delta, Toshka et West Minya, seront connectées aux centres de consommation et aux ports, facilitant ainsi la distribution des produits frais et l’accès aux marchés internationaux. Cette efficacité logistique renforcera également le tourisme. En reliant les zones touristiques, le réseau permettra aux visiteurs de découvrir à la fois les plages de la mer Rouge et les sites archéologiques, historiques et religieux du pays dans un même voyage, offrant une expérience touristique plus riche et diversifiée.

Ce projet s’inscrit dans une vision plus large d’intégration des transports, connectant harmonieusement les aéroports, les ports maritimes, les ports secs (Sohag, Beni Suef, Borg El Arab) et les ports logistiques pour créer un réseau national multimodal. Il jouera également un rôle essentiel dans le soutien à l’urbanisation en desservant les nouvelles villes construites par l’État, comme la Nouvelle Capitale Administrative, New Alamein et New Assouan, tout en créant de nouveaux axes de développement durable. En tant que “transport vert”, ce train électrique contribuera activement à la réduction de la pollution et des émissions de carbone, s’alignant ainsi sur la politique égyptienne de développement durable. Enfin, il est conçu pour une capacité de transport élevée, avec une estimation d’un million de passagers et 8 500 tonnes de fret par jour sur la première ligne, le tout en garantissant une sécurité maximale pour les voyageurs et les marchandises.

Les concepteurs ont par ailleurs veillé à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, en intégrant des solutions technologiques pour faciliter leur accès aux salles d’embarquement, aux billetteries et aux quais. Le projet est également doté de six centres de maintenance et de deux ateliers principaux, garantissant un service d’entretien complet pour l’ensemble du réseau.

Une infrastructure de transport pour le futur

La gare de la Capitale Administrative est un exemple éloquent de la grandeur du projet. Avec une superficie de plus de 300 acres, c’est la plus grande gare du Moyen-Orient. Conçue comme un point d’échange multimodal, elle desservira la Nouvelle Capitale Administrative et toutes les nouvelles villes de l’est du Caire. Elle sera un lieu de correspondance avec d’autres lignes, comme le Monorail du Nil Ouest à la gare du 6 Octobre et le Métro du Caire.

La Ligne Verte, première des trois lignes du projet, reliera 22 gares sur ses 675 km. Le tracé de la deuxième ligne, qui se déploiera parallèlement à la route du désert ouest, reliera des villes comme Fayoum, Minya et Assouan, et se connectera à la première ligne à la gare de Hadayek October. La troisième ligne, partant de Qena, se dirigera vers l’est pour relier Safaga et Hurghada sur la mer Rouge. L’ensemble de ces lignes formera une colonne vertébrale pour le transport égyptien, marquant le début d’une nouvelle ère pour le réseau ferroviaire national. Le partenariat entre de grandes entreprises égyptiennes pour les travaux civils et le géant allemand Siemens pour les systèmes de signalisation, de communication et la fourniture du matériel roulant, assure une exécution de haute qualité.

En unissant les différentes régions du pays, le train électrique à grande vitesse est plus qu’un simple mode de transport : il est le reflet de la vision égyptienne pour un avenir connecté, prospère et durable. Ce projet, qui constitue la plus grande ligne ferroviaire électrifiée du Moyen-Orient et de l’Afrique, est un pilier de la stratégie nationale visant à établir un système de transport moderne et performant. Il symbolise une transformation profonde, faisant de l’Égypte un carrefour logistique et économique majeur, et inaugurant une nouvelle ère de progrès pour ses citoyens.

Le train rapide : Sur les rails du futur 

Par Alia Abu El Ezz

    L’Égypte met en place le plus vaste projet de transport ferroviaire de son histoire, un réseau de train à grande vitesse de plus de 2 000 km, réalisé avec un coût total estimé à 23 milliards de dollars. Ce réseau reliera plus de 60 villes, couvrant environ 90 % de la population égyptienne. Ce vaste projet de réseau ferroviaire électrique à grande vitesse, est destiné à transformer profondément le paysage du transport et du développement urbain dans le pays. Une fois achevé, ce réseau constituera un corridor stratégique de développement, reliant plus de 60 villes égyptiennes et desservant à la fois les nouvelles agglomérations, les zones industrielles, les ports et les sites touristiques.

Objectifs du Projet

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la vision de l’Égypte pour 2030, visant notamment à :

• Doubler la superficie habitée du pays de 6 % à 12 %:  

Offrir un service de transport rapide et durable, promouvoir le développement économique, industriel et touristique, réduire la pollution environnementale et désengorger les routes.

Un réseau national structuré

Le réseau s’étendra sur une longueur totale de 2 000 km, ce qui en fera le sixième plus grand réseau de trains à grande vitesse au monde. Il sera composé de trois lignes principales et desservira aussi bien le nord que le sud du pays. Les trains rouleront à une vitesse pouvant atteindre 250 km/h, permettant ainsi de relier Alexandrie à Assouan en seulement 4 heures, et El Alamein à Ain Sokhna en 1h30.

Les différentes lignes

1. Ligne Verte (660 km – 22 stations – 34 trains)

Relie Ain Sokhna à Marsa Matrouh en passant par :

• la Capitale administrative,

• Guizeh Sud,

• 6 Octobre,

• Alexandrie,

• El Alamein,

• Ras El Hekma,

• Almaza Bay, etc.

2. Ligne Bleue (1 100 km – 35 stations – 64 trains)

S’étend de Fayoum jusqu’à Abou Simbel, en passant par Louxor, Assouan et d’autres pôles historiques et touristiques.

3. Ligne Rouge (225 km – 4 stations – 22 trains)

Relie East Sohag à Safaga, via Hurghada et Sahl Hasheesh.

Un moteur du développement national

Ce projet est bien plus qu’un simple réseau de transport. Il reliera les zones industrielles (Helwan, 15 Mai, 6 Octobre, Borg El Arab…) aux ports maritimes, facilitant les exportations. 

Il connectera les zones agricoles modernes (Nouveau Delta, Mostaqbal Misr, Toshka, East Owaynat…) aux zones de consommation et ports d’exportation. 

Il desservira les principaux sites touristiques égyptiens : Guizeh, Louxor, Abou Simbel, la mer Rouge, et autres destinations culturelles ou balnéaires. 

Il créera des centres logistiques reliant la mer Rouge à la Méditerranée, le nord au sud. 

Il favorisera l’intégration intermodale (ports maritimes, ports secs, aéroports, routes).

Impact social et environnemental

Outre son impact économique, le projet créera des milliers d’emplois directs et indirects, participera à la réduction des émissions de carbone et encouragera un urbanisme durable à travers la création de nouveaux axes de développement. 

Avantages attendus

• 40 000 emplois directs créés, plus 6 700 emplois indirects

• Réduction estimée des émissions de CO₂ de 70 % par rapport au transport routier

• Jusqu’à 500 millions de passagers transportés par an

• Connexion directe aux ports de la mer Rouge, Méditerranée, aux zones industrielles et aux centres logistiques

• Le projet cible avant tout la mobilité interurbaine rapide et la logistique commerciale, en particulier entre les ports.

Ce réseau de trains à grande vitesse incarne une étape majeure vers une Égypte moderne, connectée, durable et prospère.

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