Dr Névine Al-Kilani, ministre de la Culture, a participé à un colloque autour du numéro spécial du magazine Nouvelle Culture, « Taha Hussein… La biographie d’un esprit égyptien », organisé par l’Autorité générale des palais de la culture, en coopération avec le Conseil Supérieur de la Culture, à l’occasion du 50ème anniversaire du décès du Doyen de la Littérature Arabe, dans la salle des séminaires du Conseil.
Dans son discours, Dr Hisham Azmy, Secrétaire général du Conseil suprême de la culture, a déclaré : « Nous nous réunissons à ce colloque pour célébrer la grande carrière du Doyen de la littérature arabe, Dr Taha Hussein, qui a laissé une empreinte singulière dans la littérature égyptienne et arabe. » Il a ajouté que l’histoire de la vie de Taha Hussein est une source d’inspiration pour tous », rappelant que malgré sa perte de vue dès son plus jeune âge, il a consacré sa vie à l’éducation.» Azmi a également passé en revue dans son discours certains aspects de la vie de Dr Hussein et a remercié tous ceux qui ont contribué à la préparation de cet important colloque.
Amr Al-Bassiouni, président de l’Autorité générale des palais de la culture, a déclaré : « L’Autorité générale des palais de la culture s’est attachée à célébrer en particulier cette occasion importante concernant la biographie de Taha Hussein et, a publié cette année, à l’occasion du Salon international du livre du Caire, dans sa 54ème édition, 20 titres des œuvres du grandissime écrivain. Ces publications ont connu un grand succès en raison de leur grande valeur et de leurs prix réduits. Elles ont été parmi les plus achetées par les lecteurs égyptiens qui continuent à lire l’écrivain et qui trouvent un grand plaisir à le faire.
Et d’ajouter : « Dans cette même veine, l’Autorité générale des palais de la culture a publié un numéro spécial de la revue Nouvelle culture, le numéro actuel d’octobre, qui regroupe des études, témoignages et dossiers d’un groupe d’élite d’écrivains égyptiens et arabes, et il a été épuisé sept jours après sa mise en vente, ce qui nous a incité à publier une autre édition, en réponse à la grande demande ».
Le président de l’Autorité a poursuivi : « Nous avons également publié un autre livre de l’un des étudiants les plus importants de Taha Hussein, Dr Sabri Hafez, sous le titre « Taha Hussein… L’homme et le projet », qui comprenait douze chapitres. De même, nous avons également préparé un programme culturel qui comprend un certain nombre de conférences, de séminaires et de discussions sur Taha Hussein sur les sites des palais de la Culture de tous les gouvernorats, y compris bien sûr dans sa ville natale de Minya, avec la participation d’un groupe distingué d’intellectuels égyptiens, à travers lesquels nous mettons en lumière les idées présentées par Taha Hussein qui a nettement contribué à ancrer les valeurs de justice, de liberté et de tolérance humaine ».
Pour sa part, le journaliste Tarek Al-Taher a remercié le ministre de la Culture d’avoir accepté de réimprimer à nouveau le numéro spécial sur Taha Hussein du magazine Nouvelle Culture, rappelant la singularité de Taha Hussein.
Taha Hussein, est un universitaire, romancier, essayiste et critique littéraire égyptien né le 14 novembre 1889 et mort le 28 octobre 1973. Aveugle tout au long de sa vie, il fut ministre de l’Education nationale sous Gamal Abdel Nasser, selon le site https://langue-arabe.fr/.
Né au sein d’une famille pauvre dans un village de la Moyenne-Égypte en 1889, il est le septième d’une fratrie de treize enfants. Il perd la vue à l’âge de trois ans, des suites d’une conjonctivite mal soignée. Cette rencontre précoce avec les méfaits de la pauvreté et de l’ignorance le marquera pour la vie. Il a étudié à l’Université religieuse d’Al-Azhar. Puis, il a suivi les cours à l’Université Fouad Ie. Il bénéficie ensuite d’une bourse d’État pour poursuivre ses études à Paris, où il arrive en 1914, et y soutient une thèse d’État sur Ibn Khaldoun à la Sorbonne en 1919.
Quand il revient de France en 1919, il travaille comme professeur d’histoire ancienne jusqu’en 1925, mais dès son retour en Égypte, il s’est appliqué à moderniser l’enseignement supérieur et à dynamiser la vie culturelle du pays. Il a également été professeur de littérature arabe à la faculté des lettres du Caire, doyen de cette faculté en 1930, premier recteur de l’Université d’Alexandrie, créée par lui en 1942, contrôleur général de la culture. Il fut conseiller technique, sous-secrétaire d’État au ministère de l’Instruction Publique, puis finalement ministre de l’Éducation nationale. Une volonté extraordinaire et une grande rigueur permettent à ce jeune aveugle, issu d’un milieu modeste et paysan, une ascension sociale impressionnante.