L’Égypte ancienne a laissé derrière elle un héritage riche et varié qui éclaire divers aspects de sa vie quotidienne, y compris son mode d’alimentation. Des témoignages de cette dernière sont abondamment répandus dans les textes gravés sur les parois des temples et des tombeaux, ainsi que sous forme de restes d’offrandes matérielles soigneusement déposées pour accompagner les défunts dans leur voyage vers l’au-delà.
Les hiéroglyphes gravés sur les murs des temples et des tombes jouent un rôle essentiel dans notre compréhension de l’alimentation de l’ancienne Égypte. Ces inscriptions nous donnent un aperçu précieux des types d’aliments consommés, des pratiques culinaires et des rituels liés à l’alimentation. Outre les inscriptions, les découvertes archéologiques de restes d’offrandes matérielles jouent un rôle crucial dans la compréhension de l’alimentation égyptienne.

A l’apéro : Vin blanc ou vin rouge?
Plutôt du blanc… Plus faciles à fabriquer et à conserver sous ce climat très chaud, les blancs liquoreux dominaient largement dans l’Egypte ancienne. Vers 1274 avant J.-C., le frère de Ramsès II aurait ainsi fêté sa victoire à la bataille de Qadesh avec du blanc en provenance de la ville d’Imaou, en Basse-Egypte. Les Egyptiens foulaient le raisin et laissaient fermenter le jus recueilli, en ayant pris soin auparavant d’ôter les éléments du marc (la peau, la rafle et les pépins des raisins). Théoriquement, cette méthode ne permet pas de vinifier en rouge puisque c’est le contact du jus fermenté avec les tanins du marc qui rougit le nectar. Théoriquement, car les égyptologues, à commencer par Champollion, ont longtemps été intrigués par les représentations de vin foncé sur des fresques. En 2004, une équipe scientifique dirigée par Maria Rosa Guasch-Jané identifie des pigments rouges sur les jarres de la tombe de Toutankhamon. Après analyse physique, elle parvient à isoler un dérivé de la malvidine, un composé organique que l’on trouve dans le vin rouge. CQFD : les Egyptiens maîtrisaient donc les vins rouges et blancs.
Les gâteaux aux souchets, les délicieux gâteaux de l’Égypte antique !
Ingrédients : 150 g de souchets (ou amandes de terre), 1 grand verre d’eau, 50 g de dattes, 50 g de miel, huile d’olive.
La recette : passez les souchets au mixer jusqu’à l’obtention d’une poudre très fine. Ajoutez un verre d’eau et pétrissez le tout en forme de boule. Écrasez les dattes dans le miel, puis passez le tout à la moulinette pour obtenir une sorte de confiture. Incorporez le mélange de dattes et de miel à la pâte de souchets. A partir de cette préparation, modelez des boulettes de 50 g environ, puis donnez-leur une forme triangulaire. Chaque gâteau ne doit pas faire plus d’1 centimètre d’épaisseur. Faites frire les gâteaux à la poêle dans de l’huile d’olive, en les retournant régulièrement. L’extérieur doit être bruni à la cuisson. Servez froid.
Origine : cette pâtisserie en forme de cône est l’une des très rares recettes égyptiennes parvenues jusqu’à nous. Elle est détaillée sur les murs du tombeau du vizir Rekhmirê, qui vécut sous le règne d’Amenhotep II (1426-1400av. J.-C.). Le souchet, à la base de cette recette, est un genre de roseau dont on utilise le rhizome au goût de noisette.
Pour la mettre au goût du jour : nous vous conseillons d’accompagner ces petits gâteaux d’un sorbet à la menthe, pour rester dans la touche orientale.
La bière au pain
Ingrédients : Farine d’orge, farine de blé, eau.
La recette : Mélangez de la farine d’orge à de la farine de blé. Ajoutez de l’eau, pétrissez et façonnez la pâte ainsi obtenue en petits pains. Laissez reposer, ajoutez de nouveau de l’eau, puis pressez les pains dans une grande passoire. Plus vous ajoutez d’eau, moins la bière sera forte. Faites fermenter ce liquide dans des cruches pendant deux jours.
Origine : La recette de la bière (heneqet) a été inscrite sur les murs de plusieurs tombeaux d’Egypte ancienne. A l’époque, pain et bière étaient deux aliments de base. Consommée quotidiennement, par tous, du lever au coucher du soleil, la bière était même versée comme salaire aux travailleurs. Elle remplaçait l’eau, souvent contaminée.
Pour la mettre au goût du jour : faire de la bière avec du pain, comme au temps des pyramides, c’est déjà ce que font des brasseurs bruxellois pour recycler les invendus de pain des supermarchés. Leur bière s’appelle la Babylone (en référence à la bière au pain que l’on buvait aussi à Babylone), et elle peut s’acheter sur Internet.