Responsable du dossier : Névine Ahmed
Rédigé par : Alia Aboul Ezz, Soha Gaafar, Marsa Mourad et Nermine Khattab
Comme le dit un vieil adage : “Là où passe la route, le développement suit”. C’est dans cette perspective que l’Egypte a adopté une stratégie se basant sur le développement de ses infrastructures routières, pour favoriser le désenclavement de certaines régions, réaliser l’interconnexion entre les différentes villes via un réseau routier moderne, et surtout réaliser une circulation fluide et un déplacement facile pour les citoyens et les marchandises. Bref, la route dans le transport des personnes et des biens est prépondérante.
La technologie, facteur-clé
Le fruit des investissements égyptiens dans le secteur routier, montre à quel point ce type d’infrastructure peut apporter des transformations dans le pays. Une étude de la Banque Mondiale résume que “la mobilité est une condition préalable au développement et que dans une large mesure, une économie dynamique dépend du mouvement des produits et des services; les populations sont tributaires des routes pour avoir accès à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé”.
L’innovation technologique apporte aussi des bienfaits à ce niveau.
Ceci dit, la technologie moderne est désormais utilisée en Egypte pour le recyclage des enrobés bitumineux respectueux de l’environnement (FDR-CIR), qui repose sur la ré-exploitation et le recyclage du produit d’enlèvement et de raclage de l’ancien enrobé dans les travaux d’entretien routier de l’Autorité publique des Ponts et Chaussées, transports terrestres ou routes locales à l’intérieur des gouvernorats. Un contrat a été entériné pour assurer un grand nombre d’équipements modernes pour la Société égyptienne d’auto-entretien du ministère des Transports, pour un coût de 339 millions de LE.
De nombreuses routes en ont bénéficié, dont entre autres, la route Dabaa/Fouka, d’une longueur totale de 25 km, le pavage de la route (90) Chébin El-Koum / Birkat El-Saba’a d’une distance de 7 km, le pavage d’une distance de 20 km sur la route Ras Ghareb / Hurghada, outre le renforcement de capacité du tronçon entre Kafr El-Zayat et Dafra sur la route agricole- Le Caire/Alexandrie – d’une longueur de 12 km.
Un système de transport intelligent ITS
Aussi, l’Egypte a-t-elle connu le lancement du système de transport intelligent selon les dernières méthodes de technologie de l’information dans la gestion du système de transport et en utilisant les derniers dispositifs de portail électronique, capteurs, balances, caméras et radars afin d’augmenter les niveaux de sécurité sur le réseau routier et de réduire les accidents.
6 routes d’une longueur totale de 1 079 km ont été sélectionnées comme première phase pour mettre en œuvre le système de transport intelligent, puis la deuxième phase avec un total de 15 routes d’une longueur de 5 195 km, portant le nombre d’axes routiers à 21 routes d’une longueur de 6 274 km.
Enfin, le Président de la République a approuvé le lancement du projet national de bitumage des routes communales à l’intérieur des gouvernorats sous la tutelle de l’Autorité publique des Ponts et Chaussées et des Transports secs. Les travaux sont en cours dans la première phase du projet dans le cadre de 12 gouvernorats avec 207 projets d’un coût de 2 milliards de LE. 121 projets ont été achevés.
Énorme budget
Le projet national de route, selon les données officielles, comprend la construction de 7 000 km de nouvelles routes, dont 2 600 km en Haute-Egypte, ce qui portera la longueur totale du réseau à 30 000 km, dont 12 600 km en Haute-Égypte. Le projet comprend aussi l’aménagement et la modernisation de 10 000 km de routes principales, dont 4 000 km en Haute-Égypte, pour un coût total de 295 milliards de LE, dont 120 milliards de LE pour des projets en Haute-Egypte.
Le projet national d’asphaltage des routes locales au sein des gouvernorats comprend également le renforcement de l’efficacité de 25 000 km de route pour un coût de 35,4 milliards de LE, dont 7 500 km en Haute-Egypte, pour un coût de 10,6 milliards de LE, en plus des routes dans le cadre de l’initiative “Une Vie Décente”, à travers laquelle, l’Etat vise à accroître l’efficacité des routes desservant les centres et villages énumérés dans l’initiative au total de 166 routes faisant un total de 2 870 km pour un coût de 10 milliards de LE, dont 1 822 km en Haute-Egypte d’un montant de 5,9 milliards de LE.
Projets massifs pour une fluidité de circulation
Au cours des 8 dernières années, le gouvernement égyptien a massivement investi dans l’amélioration de l’infrastructure routière.
Entre chantiers ferroviaires et unités mobiles modernes, le gouvernement a décidé d’atténuer les difficultés liées à la mobilité, qui s’ajoutent aux défis écologiques.
En vue d’offrir un service de qualité au citoyen, le ministère des Transports s’est engagé à faire recours aux systèmes technologiques les plus modernes.
Pour cet objectif, le ministère des Transports a dépensé 6,5 milliards $ pour la mise en œuvre de 24 projets de transport.
Cet investissement servira entre autres à poursuivre les chantiers en cours de réalisation tels que « le développement des systèmes de signalisation sur les voies ferrées, les unités de transport mobiles, le monorail en direction de la nouvelle capitale administrative à partir de la ville du 6 octobre, les rénovations du métro, la réhabilitation du tramway sur Raml Line, de même que l’achèvement rapide des études d’impact environnemental et de faisabilité économique des projets prévus en 2022 », selon le ministre des Transports, Kamel Al-Wazir.
Haches du Nil
Le ministère des Transports a achevé la mise en œuvre de 11 spectacles sur le Nil, qui sont « Vive l’Égypte », « L’axe Rod Al-Faraj » Talkha – Banha – Al-Khatahtbeh – Bani Mazar – Tama – Gerga – Adly Mansour – Samalout – Qus – Kalabsha” pour un coût de 14 milliards de livres.
Ponts et tunnels
Le ministère a réalisé 857 ponts et tunnels avec un coût total de 120 milliards de L.E dont les plus importants sont le Pont Dekernes et le Pont Sandoub. Les travaux avancent dans la construction de 143 ponts et tunnels pour un coût total de 20 milliards de L.E, dont les plus importants sont 15 ponts sur des voies ferrées, 15 ponts pour piétons et voitures sur le vent du lac, et 7 nouveaux aériens, et des ponts sur la route agricole le Caire-Alexandrie.
Réseau principal
Des projets routiers d’une longueur totale de 5500 km et d’un coût total de 15 milliards L.E. ont été exécutés. Les travaux sont en cours pour la réalisation des projets d’une longueur de 2500 km et d’un coût de 27 milliards de livres dont le plus important est le développement du rocade autour du Grand Caire d’une longueur de 106 km, pour un coût de 10,4 milliards de LE.
La Haute-Egypte, épine dorsale du développement
Depuis l’ascension à la magistrature suprême du président Abdel-Fattah Al-Sissi, l’Etat égyptien cherche à changer et développer la Haute-Egypte après des décennies de négligence et de marginalisation. 600 milliards de livres égyptiennes au cours des sept dernières années sont versés dans le but de développer le secteur des transports en Haute-Égypte notamment les infrastructures liées aux transports terrestres. Allons-y à la découverte de certains importants projets réalisés dans ce domaine :
1-Axe Qous
Le projet de corridor de Qous relie la route du désert oriental à la route du désert occidental du Caire à Assouan à travers le Nil, au nord de la ville de Qous, dans le gouvernorat de Qena. La longueur de ce projet est de 19 km et sa largeur de 21 mètres, avec deux voies de circulation dans chacune. Ce projet comprend 30 ouvrages industriels répartis en 15 tunnels industriels et 15 ponts. Le projet a été mis en place principalement pour faciliter le trafic entre les régions du Nil oriental et occidental.
2-Axe de Kalabsha
L’axe de Kalabsha est situé au nord du gouvernorat d’Assouan, au centre de Kom Ombo. D’une longueur totale de 23 km, l’axe comprend deux voies de circulation dans chaque direction, d’une largeur de 21 mètres. Il comprend 15 ouvrages industriels, dont 5 sont des tunnels, et le reste, des ponts traversant aux sous-intersections. Il y a cinq ponts, considérés comme majeurs : en haut de la route du désert ouest, en haut de la route agricole Ouest, sur le Nil, en haut du drain du Grand Mellah et en haut de la route agricole Est.
3-Axe Dayrout
L’axe est situé dans les zones du centre de Dayrout au nord du gouvernorat d’Assiout, et s’étend sur une distance de 29 km entre la route du désert oriental et la route du désert occidental. Comme le reste des autres axes, sa largeur est de 21 mètres avec deux voies de circulation dans chaque sens. L’axe comprend 16 ouvrages industriels, dont 12 sont des ponts supérieurs, seulement 3 d’entre eux sont des ponts majeurs, un pont au-dessus de la route du désert occidental, un pont au-dessus du Nil, un pont au-dessus de la voie ferrée et un canal abrahamique.
4-Axe Samalout
Ce projet a été lancé en 2017 dans le but de relier la route du désert occidental à la route du désert oriental passant au nord de la ville de Samalout dans le gouvernorat de Minya. La longueur de l’axe est de 24 kilomètres et sa largeur de 21 mètres, avec deux voies de circulation dans chaque direction.
L’axe contient 47 emplois industriels, dont plus de 60% sont des ponts aériens, et le reste, des tunnels. Cet axe est considéré comme l’un des axes transversaux les plus chers du Nil.
5-Axe Adly Mansour
Cet axe est considéré comme l’un des projets d’infrastructure les plus importants du gouvernorat de Beni Soueif, car il est utilisé pour la circulation des véhicules sur les rives du Nil dans la ville de Beni Souef, la capitale du gouvernorat, qui était auparavant desservie par un seul pont, ce qui obligeait les citoyens à prendre des ferries ou à marcher 40 km jusqu’au pont Wasta Center. L’axe devrait contribuer à soutenir les opérations de développement urbain dans la nouvelle ville de Bani Sweif et desservira plus de 100 usines dans la zone industrielle à l’est du Nil, et facilitera le processus d’interconnexion entre la ville de Beni Souef et les routes du désert de l’Est et de l’Ouest. Son coût est de 1,15 milliard de livres égyptiennes.
6-Axe nord de Louxor
Depuis août dernier, le pays a entamé la construction de l’axe au nord de Louxor, qui reliera la route du désert oriental à la route du désert occidental. Il est prévu que l’axe passera par un certain nombre d’intersections telles que la route de Tiba, la route agricole Est le Caire-Assouan, la voie ferrée et la route agricole ouest.
Le but de cet axe est de soutenir le mouvement touristique dans le gouvernorat, en plus de faciliter la circulation des citoyens locaux, car il aura de nombreux sites et maisons menant à des sites archéologiques et à divers villages de Louxor, en plus d’être un lien direct entre le train express sur sa deuxième ligne, qui vient de 6 October City à Louxor, et entre le train express sur sa troisième ligne, en provenance de la mer Rouge. Il est prévu que l’axe mesurera environ 20 kilomètres de long et coûtera environ 2 milliards de livres égyptiennes.
7-Route du désert occidental
La longueur de la route est de plus de mille kilomètres et s’étend du sud du Caire à la frontière sud au passage d’Arqin. La route ouest fait partie du projet de route Le Caire-Le Cap et, de ce fait, l’État accorde une grande attention à son processus de réalisation qui a débuté en 2019. Sa première phase de 230 entre les gouvernorats du Caire et de Minya est déjà achevée.
8-Route du désert oriental
A l’instar de la route du désert occidental, l’État égyptien développe actuellement la route du désert oriental qui s’étend entre Le Caire et Assouan sur une longueur de plus de 800 km. Un certain nombre d’organismes publics participent actuellement au développement de cette route, tels que le ministère du Logement, le ministère des Transports et l’Autorité du génie des forces armées. Chaque ministère entreprend le développement d’un certain nombre de secteurs routiers. L’un des exemples les plus frappants en est le secteur du gouvernorat d’Assouan, qui est mis en œuvre par le ministère du Logement, d’une longueur de 23 km.
9-Route de Manfalout – Oasis de Dakhla
Cette route est une artère reliant le centre de Manfalout – dans le gouvernorat d’Assiout – au centre de Dakhla dans le gouvernorat de la Nouvelle Vallée. Cette route contribue à réduire la distance entre les deux centres de 450 km à 250 km. Il a été construit dans le but de soutenir des projets de développement dans les deux gouvernorats.
10-Route du plateau d’Assiout
Cette route a été construite principalement pour relier la ville d’Assiout, la capitale du gouvernorat, à la route du désert oriental, à travers le plateau d’Asyut, d’une longueur de 22 km. Cette route se caractérise par l’utilisation de l’énergie solaire pour son éclairage, ce qui permet de réduire la pollution.
11-Route Dayrut/Farafra
Cette route a été construite dans le but de faciliter la liaison entre l’oasis de Farafra et le gouvernorat d’Assiout. Sa longueur est de 310 km et elle réduit de 70 % la distance entre les deux gouvernorats. Elle devrait contribuer à l’augmentation du volume des échanges et le nombre d’activités touristiques entre les deux gouvernorats. Elle offre également des opportunités d’implantation de communautés urbaines et de nouveaux villages sur ses côtés.