Dire la vérité accroît la part d’humanité dans notre monde. Nous souhaitons tous être traités de manière humaine, avec respect et gentillesse. Nous montrer honnêtes les uns envers les autres en est un aspect, c’est une manière que nous pouvons choisir de rendre ce monde meilleur, pour les autres et pour nous-mêmes. Et pourtant, toute la vérité est-elle bonne à dire ? Ou vaut mieux en laisser une partie camouflée par crainte de blesser ?
Par : Hanaa Khachaba
Dans toutes les croyances et les éthiques, la vérité est une valeur humaine incontestable. Tout petitdéjà, au bas âge, on nous apprend qu’il vaut mieux toujours dire la vérité parce que le mensonge n’est qu’un raccourci pour échapper à une situation, qui te rattrapera plus tard.
« Si tu mens, tu fâcheras le Seigneur. Si tu mens, tu vas stresser et les conséquences seront plus dures à assumer », de bons parents répètent souvent ce conseil à leurs enfants. L’inculcation de bonnes valeurs et de l’éthique est leur devoir, certes. Cependant, il ne suffit pas de convaincre les enfants de dire la vérité. Il faut aller au bout de cette leçon de moral en ajoutant une touche fondamentale. C’est que la vérité a un prix. Et que pour dire la vérité, le courage est de mise. Mais pas seulement. Il faut leur apprendre aussi que la vie est cruelle et que les gens n’agissent pas tous de la même manière. Si l’on décide de dire la vérité, quelle que soit la situation, il faut en parallèle être en mesure d’en assumer les conséquences. Voilà en dévoilant tous ces faits aux enfants, on leur donne la leçon complète sans leur cacher des parts importantes qui, probablement, changera plus tard leurs perspectives.
Les valeurs varient d’une personne à l’autre. Même s’il existe des valeurs humaines universelles dont la vérité, mais l’attachement à la dire sans ambages, est très subjectif. Cela nous ramène à l’interrogation initiale « est-ce que toute vérité est bonne à dire ? ».

Certes ne pas dire la vérité consiste à mentir, mais cela reste très loin du sujet de ce débat. Le but n’étant pas du tout de favoriser le mensonge aux dépens de la vérité en fonction de la situation. Certainement pas. Ce débat n’est pas la vérité n’est pas bonne à dire et dans ce cas-là, c’est le mensonge qui est applaudi. En revanche, le débat est de défendre le concept selon lequel « TOUTE la vérité n’est pas bonne à dire », différence subtile mais présente.
Il est vrai que certaines vérités peuvent blesser ou attirer des ennuis, voilà pourquoi elles sont bonnes à taire. Face à l’aveu secret d’une personne qui vous est chère, n’est-il pas préférable de privilégier la loyauté au triomphe de la vérité quand celle-ci ne peut que faire du mal ? A cela, vous répondrezprobablement que « camoufler toute la vérité » peut laisser un poids sur la conscience. Disons que taire la vérité n’est pas un réel mensonge, lorsque la personne n’est pas prête à entendre l’aveu qui la blesserait. Pour ceux qui ne sont pas convaincu, on peut aussi aider le destinataire à découvrir « tout seul » ce qu’on aimerait lui révéler…
Disons que toute vérité n’est pas bonne à dire tout le temps, ou à tout le monde.
Il est vrai que la notion de divulguer toute la vérité est complexe. Parfois, la vérité peut blesser inutilement, nuire à des relations ou créer des conflits inutiles. Dans certaines situations, il est préférable d’omettre des détails pour préserver la paix ou protéger les sentiments des autres.« Omettre » des détails diffère radicalement d’« altérer» des détails et d’« introduire » de nouveaux éléments. La vérité est telle une mosaïque. Elle se compose de nombreux détails, aspects et angles. On se retrouve parfois dans de telles situations qui nous imposent de laisser cachée une part de la vérité sous peine de vexer une personne ou de perturber une relation. Dans ce cas, des détails de CETTE vérité sont bons à laisser de côté. L’intention est loin de vouloir altérer cette partie omise, ce serait là mentir. Mais ce serait plutôt de révéler certains aspects de CETTE vérité et jeter de l’ombre sur les éléments jugés désagréables.

Cependant, la transparence est essentielle pour établir la confiance et favoriser des relations saines. Trouver un équilibre entre l’honnêteté et la compassion est crucial. Parfois, la vérité peut être présentée de manière constructive, avec tact et sensibilité, pour minimiser les dommages potentiels.
Dans le monde professionnel, par exemple, il peut être nécessaire de filtrer les informations pour maintenir la confidentialité ou éviter des conséquences néfastes.
Tout comme dans le monde du sport, la transparence est souvent valorisée pour maintenir l’intégrité et l’équité. Cependant, il y a des instances où divulguer toute la vérité peut avoir des conséquences négatives. Par exemple, révéler publiquement des faiblesses ou des stratégies d’une équipe peut affaiblir leur position compétitive. De même, divulguer des informations confidentielles sur la santé d’un joueur peut compromettre sa carrière ou sa sécurité. Les médias et les professionnels du sport doivent jongler avec le besoin de transparence pour le public et la protection des individus et des équipes. L’essentiel est de trouver un équilibre entre l’honnêteté et la protection des intérêts légitimes des parties prenantes pour maintenir l’éthique et l’équité dans le monde du sport.
En conclusion, la vérité est précieuse, mais il est important de la livrer avec discernement, tenant compte du contexte et des conséquences potentielles.
