Dans son dernier rapport, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes déplore une montée du sexisme dans la société française, qui passe en partie par des contenus diffusés sur les réseaux sociaux, à l’image du mouvement « Tradwife », les « femmes au foyer traditionnelles », promouvant le retour à un idéal conservateur dans le couple, a rapporté Le Parisien.
Par Marwa Mourad
« Les femmes traditionnelles pensent qu’elles doivent être soumises à leur mari et servir leur famille », lance dans une vidéo sur YouTube Estee Williams, une des figures de proue du mouvement Tradwife (épouse traditionnelle). Avec ses robes colorées des années 1950, son brushing toujours parfait et son intérieur impeccable, les publications de cette femme américaine au foyer cumulent plusieurs centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux.
La Tradwife, la Housewife 2.0 ?
Selon le site Grazia.fr, ces jeunes femmes, souvent âgées entre 20 et 35 ans, ont arrêté leurs études, où leur travail pour se soumettre pleinement à leur mari. Ces dernières sont empreintes d’une certaine nostalgie de l’époque où la gent féminine était “soumise à son époux”. Et c’est en ces termes qu’elles se définissent. Elles aiment s’apprêter même à la maison, porter de petits cardigans roses au décolleté plongeant, porter de jolies robes qu’on croirait empruntées à la série Mad Men, et jouer les Bree Van De Kamp en faisant des muffins et ne sortent pas sans le consentement de leur mari. Le tablier est son arme, de défense. Creepy non ? D’autant plus que la majorité des femmes qui embrassent ce mouvement se réclament du conservatisme, son pro-life et valorisent les valeurs familiales old school.
#Metoo via #tradwife
Se consacrer à leur foyer et à leur famille, rejetant les valeurs féministes du travail égalitaire et de l’indépendance financière, et prônant un retour aux rôles traditionnels de genre. Ce mouvement, qui a émergé aux États-Unis dans les années 2010, a connu un regain d’intérêt ces dernières années en rejetant le mouvement #Metoo, notamment grâce aux réseaux sociaux. Sur TikTok, par exemple, le hashtag #tradwife compte plus de 187 millions de vues. Elles sont également nombreuses à faire la promotion de leur style de vie sur les réseaux sociaux. Des influenceuses comme Alena Kate Pettitt, sur YouTube, ou Estee C Williams, sur TikTok, partagent leurs conseils et astuces pour être une bonne tradwife. Ce mouvement est controversé. Certains y voient une forme de régression, qui perpétue les stéréotypes sexistes. D’autres, en revanche, le considèrent comme un choix personnel, qui doit être respecté.
Les adeptes de ce mouvement avancent plusieurs arguments pour justifier leur choix. Elles affirment que ce mode de vie est plus épanouissant pour elles, car il leur permet de se consacrer à ce qui est le plus important pour elles : leur famille. Elles considèrent également que c’est un choix qui est bénéfique pour la société, parce qu’il permet de préserver les valeurs familiales traditionnelles.
Une tendance qui divise et fait flipper
Les détracteurs des tradwife, quant à eux, arguent que ce mouvement est une forme de soumission des femmes aux hommes. Ils estiment que les femmes devraient avoir le choix de leur mode de vie, et que ce choix ne devrait pas être conditionné par les attentes de la société. Mais si ces femmes opèrent un tel changement, n’est-ce pas un retour en arrière dans toutes les acquisitions féministes ? Qu’en pensez-vous ?
