Travailler en freelance ou en tant que salarié en CDI(Contrat à durée indéterminée) ? Cette question divise de plus en plus les travailleurs, confrontés à un marché du travail en pleine mutation. Alors que le statut de freelance offre une liberté et une flexibilité attractives, le salariat en CDI garantit une sécurité financière et sociale. Il est donc essentiel d’analyser les avantages et les inconvénients de chaque option avant de faire un choix.
Par : Hanaa Khachaba
Effectivement, le statut en freelance répond de manière conceptuelle aux aspirations profondes des cadres. En étant indépendants, ces derniers peuvent choisir leurs missions, les entreprises, les contrats et les projets sur lesquels ils veulent travailler. Légalement, en tant que prestataire, il ne peut y avoir de lien de subordination. En théorie, personne ne donne des ordres au freelance, lui seul peut choisir de travailler pour telle entreprise ou telle autre, d’accepter tel ou tel contrat. Voilà un statut qui, en théorie, paraît enviable ! En théorie seulement…
Mais dans les faits, en étant freelance plutôt qu’en CDI, peut-on dire stop à l’un de ses clients importants, et donc aux revenus qu’il génère, alors qu’il faut faire face aux traites de remboursement d’emprunt immobilier, aux frais d’études des enfants, etc. ? En tant qu’indépendant en freelance, peut-on réellement se permettre de choisir ses clients ou de refuser un contrat lorsque l’offre est moins forte ? En tant que Directeur externalisé au sein d’une PME (Petite ou moyenne entreprise) et en ligne directe avec le dirigeant de l’entreprise, est-on réellement à l’abri de toute dérive autocratique ? L’équilibre vie pro, vie perso est-il réellement trouvé en freelance, lorsque l’on est sans cesse au travail ? Est-on libre de trouver l’équilibre, ou plutôt libre de travailler tout le temps ? Sans salaire fixe, comment un indépendant peut-il garantir des revenus d’activité stables, dans un contexte socio-économique traversé par des crises perpétuelles ? Et sans une bonne complémentaire, les cotisations des freelances suffisent-elles à sécuriser leur retraite ?

D’un côté, le freelance bénéficie d’une liberté totale dans l’organisation de son travail. Il peut choisir ses missions, ses horaires et travailler de n’importe où. Cette flexibilité permet une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. De plus, le freelance a la possibilité de diversifier ses expériences et de développer ses compétences en travaillant pour différents clients. Cependant, le freelance doit faire face à l’instabilité financière liée à la fluctuation des revenus et à l’absence de garantie de travail à long terme. Il doit également assumer seul la gestion administrative de son activité, ce qui peut être chronophage et complexe. De plus, le freelance peut parfois se sentir isolé, sans l’appui d’une équipe ou d’un réseau professionnel.
A l’inverse, le salarié en CDI bénéficie d’une sécurité financière et sociale avec un salaire fixe, des avantages sociaux et la protection de l’emploi. Il peut également bénéficier de formations et d’évolutions de carrière au sein de l’entreprise. De plus, le salarié peut bénéficier du soutien d’une équipe et du partage des responsabilités. Cependant, le salarié en CDI peut parfois se sentir limité dans sa liberté d’action et dans sa capacité à choisir ses missions. Il doit parfois faire face à une hiérarchie rigide et à des contraintes de travail imposées par l’entreprise. De plus, le salarié peut être confronté au risque de burn-out lié à une charge de travail trop importante ou à un déséquilibre vie professionnelle/vie personnelle.

Le contrat à durée indéterminée (CDI) se distingue comme la norme privilégiée dans le monde du travail, offrant une sécurité d’emploi non limitée dans le temps contrairement au CDD. Il peut être conclu oralement pour les emplois à temps plein, bien que la rédaction écrite soit obligatoire et fortement conseillée pour éviter les conflits, notamment pour les postes à temps partiel. Cette forme de contrat est souple, permettant à l’employeur d’intégrer des clauses spécifiques telles que la mobilité ou la non-concurrence, et peut être adaptée aux mineurs avec l’approbation de leur représentant légal. Le CDI est également rompable à l’initiative des deux parties, sous réserve du respect d’un préavis, lit-on sur www.l-expert-comptable.com.
En conclusion, le choix entre travailler en freelance ou en CDI dépend des préférences personnelles, du mode de vie et des objectifs professionnels de chacun. Il est important de peser le pour et le contre de chaque option avant de prendre une décision. Que vous optiez pour la liberté du freelance ou la sécurité du salariat en CDI, l’essentiel est de trouver un équilibre qui vous convienne et qui vous permette de vous épanouir professionnellement.
ENCADRE
3 raisons de préférer le statut freelance au CDI
Le travail en freelance représente pour bon nombre de cadres des avantages certains. Et ce n’est pas forcément l’argument du salaire qui arrive en premier. Les trois raisons principales invoquées par les cadres salariés sont les suivantes, selon www.groupe-reference.com :
1/ Disposer de son libre arbitre
Les cadres souhaitent être libres de choisir leurs sujets, leurs contrats, leurs missions les entreprises avec lesquelles ils vont travailler tout comme les personnes avec qui ils vont nouer des relations commerciales et professionnelles. Ce libre arbitre s’exerce aussi dans le choix de cesser une collaboration qui ne correspond plus à leurs attentes.
2/ Fini le management du « petit chef » !
Les méthodes de managements toxiques, les injonctions contradictoires, la pression des chiffres imposée par la hiérarchie… voilà ce dont beaucoup de cadres en CDI ne veulent plus, et qu’ils recherchent dans le statut freelance. Le salarié qui, en entreprise, obéit sans avoir son mot à dire : cela ne correspond plus aux aspirations actuelles.
3/ Maîtriser l’équilibre entre vie pro et vie perso
C’est la troisième raison qui pousse les cadres en CDI à se tourner vers le statut de freelance, afin de maîtriser leur temps comme ils l’entendent, rejoignant ainsi leur volonté de disposer de leur libre arbitre. Des contraintes, oui, mais choisies, telle est la promesse à laquelle aspirent les freelances.