Louxor continue de livrer les secrets de l’Egypte ancienne
Des archéologues égyptiens ont découvert trois tombes de l’époque du Nouvel Empire dans la nécropole de Dra Abu al-Naga. Une révélation majeure, alors que le Grand Musée Egyptien est sur le point d’être inauguré et d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire millénaire de l’Egypte.
Par Marwa Mourad
Berceau d’une civilisation millénaire, Louxor continue de livrer les secrets de l’Egypte ancienne. Cette fois, ce sont trois tombes d’éminents personnages de l’État qui viennent d’être révélées dans la célèbre nécropole de Dra Abu al-Naga. Issues du Nouvel Empire, ces sépultures appartiennent à des figures administratives et religieuses ayant exercé leur pouvoir à une époque faste. La découverte, annoncée lundi 26 mai par le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, intervient dans un contexte d’effervescence culturelle, à la veille de l’ouverture tant attendue du Grand Musée Egyptien.
Des personnages clés du Nouvel Empire
Les archéologues égyptiens ont découvert trois tombes datant du Nouvel Empire (1550-1070 av. J.-C.). Grâce aux inscriptions gravées sur leurs murs, certains des propriétaires ont pu être identifiés : Amum-em-Ipet, Baki et un haut fonctionnaire dont la seule l’initiale « S » est connue. Chacun d’eux jouait un rôle clé dans le fonctionnement de l’État pharaonique.
Amum-em-Ipet, actif sous la dynastie ramesside, gérait des affaires liées au domaine d’Amon. Sa tombe, bien que partiellement détruite, laisse encore entrevoir des scènes rituelles telles que des porteurs de mobilier funéraire et un banquet. Elle s’ouvre sur une petite cour, mène à une salle carrée, et se termine par une niche dont une partie du mur occidental est aujourd’hui perdue.
Baki, lui, était superviseur du silo à grains, une fonction cruciale dans une société fondée sur l’agriculture et les réserves alimentaires. Sa tombe révèle une architecture complexe : une longue cour-couloir, une salle transversale, puis une salle longitudinale qui mène à une chambre inachevée dotée d’un puits funéraire.
Enfin, la dernière tombe, attribuée à « S », révèle un personnage aux nombreuses fonctions : superviseur du temple d’Amon dans l’oasis, scribe et maire des oasis du nord. Sa sépulture se distingue par une petite cour avec un puits, une entrée principale, et une salle transversale qui donne sur une salle longitudinale encore inachevée.
Un trésor millénaire en plein essor
Au-delà de leur simple intérêt scientifique, ces découvertes tombent à point nommé pour l’Egypte. Juste avant l’ouverture du Grand Musée Egyptien, qui promet de rassembler plus de 100 000 objets précieux issus du patrimoine antique, Louxor s’apprête à briller sous un nouveau regard.
Cherif Fathi, le ministre du Tourisme, voit en cette région un futur grand pôle de tourisme culturel. Et il y a de quoi, avec toutes les récentes trouvailles — comme les tombes près du temple d’Hatchepsout ou encore la sépulture scellée avec ses 11 corps à Asasif Sud.
Ces fouilles archéologiques ouvrent de nouvelles perspectives sur l’organisation administrative et religieuse de l’époque, et rappellent que l’Egypte, loin d’avoir révélé tous ses mystères, continue d’émerveiller le monde tout en restant un trésor archéologique majeur.