La France dispose avec Kylian Mbappé d’une force de frappe monumentale, un atout majeur qui cache quelques trous d’air et des carences défensives à corriger samedi en quarts contre l’Angleterre, premier grand rival à se dresser sur la route des Bleus au Mondial. Il n’a pas encore 24 ans mais il compte déjà neuf buts (dont cinq au Qatar) en onze matches de Coupe du monde, soit un de plus que le Portugais Cristiano Ronaldo (en 20 matches) et autant que l’Argentin Lionel Messi (en 23 matches), superstars aux douze Ballons d’or cumulés. “Bien sûr, cette Coupe du monde est une obsession, c’est la compétition de mes rêves”, a réagi l’attaquant du Paris Saint-Germain après son doublé en huitièmes contre la Pologne (3-1), avouant avoir “bâti” sa saison pour cet objectif, “que ce soit physiquement ou mentalement”. Le champion du monde 2018 dribble les attentes et évacue la pression, pourtant immense sur ses épaules, avec une facilité déconcertante. Il est d’ailleurs sorti de son silence médiatique, dimanche, en expliquant avoir eu “besoin de (se) concentrer” sur le terrain et “ne pas perdre d’énergie ailleurs”. “Il parle avec ses pieds et il parle très bien avec”, a remarqué juste avant Didier Deschamps. S’il n’était “pas dans les meilleures dispositions”, dimanche, l’attaquant conserve le don de “changer le cours d’un match à tout moment”, a-t-il prolongé. L’influence parfois limitée de Mbappé au cours du match n’a pas échappé au sélectionneur, ni le manque de maîtrise collective à certains moments, notamment avant la pause.
“Même si on a très bien débuté, on a eu vraiment vingt à vingt-cinq minutes difficiles, laborieuses, où on a eu un coup de mou. On ne faisait pas bien les choses, avec et sans le ballon”, a pointé le patron des Bleus, contraint à la mi-temps de “corriger certains positionnements”, notamment celui d’Antoine Griezmann.