Les autorités turques tentent d’éteindre la contestation qui secoue une partie du pays depuis le 19 mars et l’arrestation du maire d’Istanbul, en s’en prenant aux médias d’opposition et en traquant les petits groupes de manifestants qui surmontent leur peur, le visage masqué, selon l’AFP.
Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a fait part des “inquiétudes” de Washington face à l’instabilité dans ce pays.
“Nous observons. Nous avons exprimé nos inquiétudes. Nous n’apprécions pas de voir une telle instabilité dans la gouvernance d’un pays qui est un si proche allié”, a-t-il déclaré à la presse dans un vol le ramenant du Suriname à Miami, en Floride.
Le gouvernement a annoncé près de 2.000 arrestations en neuf jours lors de manifestations interdites par les autorités pour dénoncer l’arrestation du maire d’opposition, Ekrem Imamoglu, qui dirigeait la plus grande et plus riche ville du pays.
Elles visent aussi les voix critiques des médias d’opposition: le Haut conseil turc de l’audiovisuel (RTÜK) a imposé dix jours d’interruption de programmes à Sözcü TV pour “incitation à la haine et à l’hostilité” et a annoncé en avoir sanctionné trois autres.
Les autorités ont également expulsé jeudi un journaliste de la BBC, Mark Lowen, venu couvrir les manifestations dans le pays, l’accusant de représenter “une menace pour l’ordre public”.
“Ce n’est pas juste ce que fait l’Etat. Nous sommes ici pour défendre nos droits”, a confié jeudi soir “Raftel”, caricaturiste de 21 ans à l’AFP. “Mais c’est un peu effrayant ce soir, il y a trop de policiers. La dernière fois, ils ont emmené environ 300 personnes. J’ai peur moi aussi, pour être honnête”.
Comme la veille, les policiers qui les filment en leur barrant la route leur ordonnent de “retirer leurs masques (s’ils) veulent passer”.