L’avènement de l’Internet et des nouvelles technologies de l’information et de la communication a complètement changé la façon dont les individus interagissent et consomment l’information. La montée en puissance des médias numériques n’a pas été sans conséquence pour les médias traditionnels qui année après année ne cessent de reculer en termes d’audience et de revenus.
La Radio et la télévision n’ont pas non plus été épargnées et nombreuses sont les personnes qui se demandent si elles survivront à l’ère du numérique.
Les médias traditionnels ont-ils perdu leur position dominante ? Y a-t-il encore espoir quant à leur survie ?
Dans les lignes qui suivent, nous examinerons de près ces préoccupations dignes d’intérêt. Suivez…
Radio: Mille histoires, mille saveurs!
Par: Nermine Khattab
Si l’on veut raconter l’histoire du peuple égyptien, il faut juste naviguer dans trois mers fidèles aux secrets : les Pyramides, le Nil et bien évidemment la radio.Les Pyramides et le Sphinx restent à jamais des fidèles conteurs des événements datant de longues décennies. Il en est de même pour le Nil aux longues artères qui portent dans ses replis le secret de la majesté de ce peuple.
Enfin, la radio, label d’un passé lointain et d’un présent riche en couleurs et en sonorité avec des émissions et des films, de la musique et des chansons dont l’effet ne s’oublie jamais. Ecouter la radio était depuis longtemps une habitude fort ancrée dans la culture de ce peuple.
Dans les années 60, personne ne peut nier le rôle efficace et important de la radio dans la documentation de l’histoire de la nation, avec ses moments de joie, et de peine, de victoire et de défaite, de liesse et de détresse. Elle était une source fiable et authentique des nouvelles et des infos accompagnées d’une analyse méthodique et détaillée de ce qui se déroule en ce temps-là.
Reculons un peu dans le temps, à une trentaine d’années environ. La radio, à ce moment jouissait d’une merveilleuse réputation et son écho se répercutait partout grâce à ses émissions, ses programmes, ses feuilletons, ses personnalités, ses animateurs.
Qui de nous ne se rappelle pas les soirées agréables d’Oum Kalthoum, ce rendez-vous hebdomadaire inéluctable du 1er jeudi de chaque mois ? De bon matin, on écoute des émissions sur la “Radio Moyen-Orient” telles que “Je vous dis bonjour”, une émission de variétés et d’informations légères et intéressantes, “Les portes du ciel” qui présentait aux auditeurs un sujet religieux de manière simple en quelques minutes. Il s’agit aussi des programmes de radio “Fantastica”, “Tante Sanaa” et “Oncle Hassan” pour enfants, et une émission de variétés légères animées par la speakerine Inas Gohar s’intitulant “Tassali” (amusement).
Ces émissions répandaient de la joie auprès des Égyptiens – en début de journée – avant que ceux-ci ne se rendent au travail. Même au volant de leurs voitures, certaines personnes allumaient leurs radios et écoutaient les émissions telles que “Que la sécurité t’accompagne” et “Que ton chemin soit en sécurité”, deux émissions diffusées sur la station “El-Bernameg Al-Aam” dont l’animatrice fut Ayatt ElHommossani.
Ce programme donnait aux conducteurs des voitures des conseils et informations sur l’état du trafic routier. Vers 08h30, beaucoup de gens se branchaient à leurs postes pour écouter le célèbre acteur comique de théâtre et de cinéma, Fouad El-Mohandès qui présenta pendant plus d’un an et quasi-quotidiennement l’émission de critique “En deux mots seulement”.
Regarder la TV, c’est démodé…
Par: Soha Gaafar
«Regarder la TV ? Pourquoi ?» Par cette question rhétorique, ma fille m’a répondu quand je lui ai demandé de regarder avec moi un programme à la TV. «Pourquoi attendre le programme à la TV et le regarder interrompu par les publicités ? Je peux attendre et le regarder sur Youtube au moment où je veux », m’a-t-elle expliqué.
Choquée de la réponse, je me suis souvenue de mon enfance quand la TV était pour nous un appareil magique. Regarder la TV ensemble avec ma famille faisait partie de mes moments les plus précieux. Attendre le programme préféré chaque semaine, attendre le feuilleton quotidien ou attendre le film de la soirée ou celui de la matinée faisaient vraiment partie de nos beaux moments.
N’oublions pas aussi mes disputes avec mon frère et ma sœur quand nous sommes en désaccord sur la chaîne à suivre ou même quand nous comptions le tour de rôle de chacun de nous pour se lever pour changer de chaîne car les TV étaient manuelles à ce temps car les télécommandes n’existaient pas encore. Je me suis souvenue aussi que nos parents ont acheté une autre TV pour mettre fin à nos disputes, c’était la fête.
Et le jour où la télécommande est entrée dans notre maison, c’était le luxe. La télévision était symbole de et permettait de partager de beaux moments intimes et joyeux. Mais de nos jours, chacun est enfermé dans sa chambre avec son portable ou son ordinateur dans un monde à part.
C’est vrai qu’on suit les programmes et les feuilletons de la TV mais sur le Net. C’est normal d’avoir des plateformes numériques, privées et payées pour diffuser des programmes et des feuilletons et même des films d’avant-première.
Ces plateformes ont sans doute beaucoup de succès notable, vu le grand public qui s’y intéresse. C’est normal avec la mutation technologique qui a envahi notre vie. Résultat : je regarde seule la TV car je suis démodée.
Les médias sociaux, une nouvelle ère sonne dans la sphère
Par: Marwa Mourad
Une nouvelle ère a sonné dans la sphère de la communication. L’augmentation drastique de la part des réseaux sociaux dans l’information va de pair avec l’utilisation massive de ces moyens de communication.
Grâce aux réseaux sociaux et leurs nouveaux usages, l’actualité est disponible partout, tout le temps, lorsqu’on a besoin d’elle. Un journal télévisé a, à la fois, des horaires fixes et un format long.
Tandis que les réseaux sociaux permettent de s’informer dès que l’on a un instant de libre dans la journée. Pour les jeunes notamment, qui délaissent complètement la télévision, les réseaux sociaux sont un excellent moyen de se tenir informés. Pour les jeunes ou moins jeunes, l’information via les réseaux sociaux est courte, disponible.
On peut y trier les informations qui nous intéressent, et y trouver à peu près tout ce qu’on s’attend à y trouver. Télévision et Radio ne peuvent pas couvrir par essence l’intégralité des sujets ; les réseaux sociaux, par leur diversité extrême et leurs pages spécialisées, si.
Enfin et surtout, le réseau social est gratuit alors que certaines chaînes d’informations spécifiques à la télévision sont payantes, et celles gratuites ne peuvent pas couvrir tous les sujets comme le font les réseaux sociaux.Ajoutons que, comme le veut le célèbre adage, si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit. Surtout dans le marketing digital.
Cher utilisateur de réseau, désolé de vous avoir spolié votre véritable nature: vous vous croyiez humain, mais pour les réseaux sociaux, vous êtes surtout une quantité de données exploitable… La communication des élites, des politiques, des entreprises, et même des médias traditionnels, se fait de plus en plus sur les différents réseaux sociaux. Un tweet est pour ainsi dire devenu l’équivalent d’un discours politique, et est en tout cas commenté comme tel. On peut parier que le Live sur les réseaux sociaux sera une arme exploitée.
Qu’ils soient consommés sur les réseaux sociaux ou ailleurs, les médias classiques, ou les réseaux sociaux des médias classiques, ce n’est pas la source de l’information que l’on utilise qui compte le plus mais plutôt le point de vue critique que l’on a vis-à-vis d’elle.