Place à la troisième et dernière séquence d’un ballet diplomatique intense pour désamorcer le risque d’un conflit en Ukraine: le Conseil permanent de l’OSCE s’est réuni hier jeudi à Vienne pour poursuivre le dialogue entre la Russie, les Etats-Unis et leurs alliés européens. Après des discussions tendues à Genève entre les vice-ministres américaine et russe des Affaires étrangères, Wendy Sherman et Sergueï Riabkov, l’Otan et Moscou ont fait mercredi à Bruxelles le constat de leurs profondes “divergences” sur la sécurité en Europe. De la même manière, aucune percée n’était attendue en Autriche. “Je ne pense pas qu’il y aura des résultats concrets cette semaine. Notre principal objectif est d’établir un dialogue”, résume l’ambassadeur américain auprès de l’OSCE, Michael Carpenter.- Rare forum Est-Ouest “Oui, nos positions sont aux antipodes (avec Moscou) mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas trouver de terrains d’entente”, a-t-il dit sur la chaîne de télévision indépendante russe Dozhd. L’enjeu est de “déterminer sous quelles formes peut être approfondie la discussion dans les prochains mois”. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), plateforme multilatérale de discussions Est-Ouest issue de la Guerre froide, se prête particulièrement bien à cet exercice. Cette instance est un rare lieu d’échanges dont les Etats-Unis et la Russie soient tous les deux membres. Il s’agissait hier jeudi de la première séance de l’année, en présence des ambassadeurs des 57 pays de l’OSCE. Après la présentation dans la matinée par la nouvelle présidence polonaise de ses priorités, la Secrétaire générale Helga Schmid allait tenir une conférence de presse à 12h30 (11h30 GMT).- Pas de nouveau Yalta Les Occidentaux accusent Moscou d’avoir massé ces dernières semaines quelque 100.000 soldats, des chars et de l’artillerie à la frontière avec l’Ukraine pour préparer une attaque contre ce pays, une intention niée par les autorités russes. Sur le terrain, les conditions se sont dégradées pour les observateurs de l’OSCE dans les zones contrôlées par les séparatistes prorusses, a déploré l’ambassadeur américain, se disant “extrêmement inquiet”.