Dès que le soleil se couche, les rues d’Al-Boursa au centre-ville reprennent vie. Petit à petit on y aperçoit des jeunes sur des rollers ou des planches à roulettes parcourir le long de la rue. Y en a ceux qui ont un niveau presque professionnel et ceux qui viennent de commencer leur histoire avec le skate. Sans arrangement, des jeunes des différents quartiers de la capitale viennent dans cette rue pour apprendre les rollers, le skateboard ou justement pratiquer leur sport préféré. “J’ai commencé il y a 5 mois”, affirme Mohamed Mahmoud un jeune qui vient régulièrement au passage d’Al-Borsa. Selon lui, il lui a fallu 2 ou 3 fois seulement pour s’habituer aux rollers et puis il s’est lancé. Le jeune adore ce sport et a trouvé plein d’amis qui partagent la même passion. Il raconte que ça fait plusieurs années que les jeunes pratiquent le skate au centre-ville. “Avant la révolution, les skateurs se regroupaient devant le complexe de Tahrir (Al-Mogammae)”, explique le jeune skateurs. Afaf Ali, une autre jeune sur ses rollers raconte que son histoire avec les rollers a commencé depuis sa douce enfance. “Les premiers rollers, mon père me les a achetés quand j’avais 8 ans”, dit-elle, sauf qu’elle n’a pas continué avec les rollers pour longtemps car à l’époque cette discipline n’était pas courante et il n’y avait pas assez de lieux où on la pratiquait. Il y a un ou deux mois qu’elle a découvert le passage et a donc renoué avec sa passion d’enfance. Avec un sourire inédit, la jeune continue à rouler et parcourir le long du passage, même si elle n’est pas au niveau professionnel, mais cela ne lui pose aucun problème. “Ici, tout le monde s’entraide, donne des petites astuces et accepte l’autre”, lance Youssef qui prenait une petite pause avant de continuer à serpenter une fois de plus le passage. Selon lui, pas mal de personnes sont fascinés par le sport en passant par le passage. “Il y a même des parents qui viennent s’informer de ce sport pour encourager leurs enfants à le pratiquer”, dit-il. En effet, on y trouve de tous les âges et les niveaux. Ceux qui préfèrent les skateboards, ceux qui aiment les rollers et ceux qui font du vélo.Toutefois, cette discipline n’est pas limitée aux adolescents. Le passage est plein de jeunes aussi. Rawan avec un petit skateboard pour les débutants, s’amuse au début du passage avec sa copine Rokaya. Selon Rokaya, la première fois qu’elle a mis ses pieds sur la planche, elle était très nerveuse et avait très peur, mais par la suite elle a aimé le skate et a commencé de venir au passage pour s’entraîner. “Parfois, je me sens encore un peu stressée quand je suis sur la planche, mais ça devient de plus en plus facile et moins stressant pour moi”, dit-elle. Ca fait 5 mois que la jeune skateuse y vient. Bien qu’elle soit élève au Bac, elle vient les week-ends ou pendant ses temps libres. Quant à Rawan, elle vient depuis 3 mois, comme sa copine, aussi, pendant les week-ends et ses temps libres. Son intérêt pour ce sport a débuté lorsqu’elle regardait des vidéos sur Internet. C’est ainsi qu’elle a décidé de travailler pendant les vacances de fin d’année et acheter un skateboard pour pratiquer ce sport. Bahi, lui aussi, était fasciné par cette discipline grâce à l’Internet. “Le premier skateboard que j’ai acheté n’était pas de bonne qualité, il était (Fake), mais cela ne m’a pas empêché d’apprendre la discipline et aujourd’hui j’ai une vraie planche et professionnelle”, explique le jeune enthousiaste, ajoutant qu’il n’a pas pris beaucoup de temps pour se familiariser avec la planche et même parcourir les rues adjacentes au passage. “Je suis au Bac, mais j’arrive à équilibrer entre ma passion et mes études. En outre, mon père m’encourage et n’est pas fâché que je passe la plupart de mon temps à faire du skate”, avoue-t-il. Bahi explique que le skate n’est pas seulement une passion, c’est un sport qui l’a aidé énormément tant au niveau physique qu’au niveau psychologique. Le jeune pratiquait un autre sport, mais à cause des problèmes de santé, il n’a pas pu continuer, c’est ainsi qu’il s’est retrouvé dans cette discipline. “Et puis la planche m’aide à passer mon temps positivement, au lieu de se balader ou rester avec des amis qui peuvent m’apprendre de mauvaises habitudes comme le tabagisme ou autres”, explique-t-il. Son copain Ahmed, surnommé “Bob”, partage cet avis. Sur sa planche, le jeune skateur a expliqué qu’il existe différents genres de planches, celles qui peuvent rouler sur la route et d’autres qui roulent seulement sur des terrains comme celui du passage, en pierre. Les deux jeunes hommes indiquent qu’il existe d’autres lieux au Caire où l’on pratique le skate et les rollers, mais eux ils préfèrent le centre-ville au passage d’Al-Borsa. De son côté, Mohamed Mahmoud, indique qu’il existe une page Facebook également pour tous les skateurs du Caire. “Sur la page, on peut savoir toutes les informations sur les randonnées hebdomadaires que les pionniers du skate organisent les vendredis”, dit-il. Toutefois, les randonnées qui sont dans les rues de la capitale sont réservées pour ceux qui ont un bon niveau et arrivent à se débrouiller bien sur les rollers ou les planches.