L’état dramatique de l’économie du pays, très endetté auprès de la Chine, fait craindre une situation similaire ailleurs dans la région. La crise a abouti à la démission, lundi, du premier ministre Mahinda Rajapaksa après de violents affrontements dans la capitale Colombo, analyse Le Monde, le 9 mai 2022. Un Etat pris à la gorge qui n’a plus assez de dollars pour importer des biens et assurer les services essentiels à la population comme l’électricité, les soins, les transports ou l’approvisionnement alimentaire. Des pompes à essence à sec, des magasins vides, des habitants déclassés, écrasés par une inflation galopante (+ 30 % en avril) : le Sri Lanka est devenu synonyme de faillite totale. La crise a abouti à la démission, lundi 9 mai, du premier ministre Mahinda Rajapaksa après de violents affrontements dans la capitale Colombo. Le 12 avril a marqué une étape historique dans la crise économique et financière qui ravage la nation insulaire de 22 millions d’habitants : le gouvernement a temporairement interrompu ses paiements aux créanciers internationaux. Pour la première fois, le Sri Lanka faisait défaut. Les causes de ce monumental fiasco sont connues : un endettement massif de 51 milliards de dollars (48,3 milliards d’euros), dont 31 milliards de dette extérieure publique, un creusement du déficit budgétaire en raison d’allégements fiscaux populistes décidés quand les caisses de l’Etat étaient vides, une réforme agricole qui a plongé le pays dans l’insécurité alimentaire et, enfin, la pandémie de Covid-19, qui a porté un coup fatal au secteur touristique et fait revenir des expatriés au pays, asséchant les rentrées de devises étrangères. S’ajoutent les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. « C’est une combinaison de chocs économiques externes et d’erreurs politiques », résume Ganeshan Wignaraja, de l’Institut des études d’Asie du Sud de l’Université de Singapour.